Washington réclame des inspections plus poussées sur l'accord nucléaire iranien

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, lors de l'Assemblée générale des Nations unies à Washington, 21 septembre 2017.

Les Etats-Unis veulent des inspections plus poussées en Iran de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de contrôler l'application de l'accord nucléaire conclu en 2015 avec l'Iran, a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.

"Si l'accord nucléaire iranien doit avoir un sens quelconque, les parties (signataires) doivent avoir une compréhension commune de ses termes", a souligné la diplomate dans un communiqué.

Ce dernier est publié une quinzaine de jours avant la date limite pour une certification au Congrès par le président Donald Trump de la bonne application de l'accord par la partie iranienne.

"Les responsables iraniens ont déjà dit qu'ils refuseraient des inspections de sites militaires alors que l'AIEA a assuré qu'il n'y aurait pas de distinction entre sites militaires et non-militaires", a dénoncé Nikki Haley.

"Il semble maintenant que certains pays tentent d'éviter à l'Iran davantage d'inspections", s'est-elle insurgée, en visant implicitement, selon une source diplomatique, la Russie. "Sans inspections, l'accord avec l'Iran est une promesse vide", a ajouté Nikki Haley.

Il y a dix jours, le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, avait accusé les Etats-Unis de chercher à saper l'accord et appelé l'AIEA à résister aux "demandes inacceptables" de Washington.

M. Salehi s'en était notamment pris à Nikki Haley, qui a formulé récemment "un éventail de demandes injustifiables et inhabituelles" relatives aux vérifications de la mise en oeuvre de l'accord sur le nucléaire. Au nombre de ces demandes figureraient des inspections par l'AIEA de sites militaires iraniens.

Les Etats-Unis ont récemment multiplié les attaques contre l'accord, que Donald Trump avait l'an passé promis de "déchirer".

Mercredi soir, lors d'un débat organisé à New York par l'organisme Asia society, le chef de la diplomatie iranienne, Javad Zarif, a averti qu'un retrait de l'accord des Etats-Unis serait "une erreur stratégique". Dans ce cas, Washington ne serait plus "un partenaire fiable" et plus personne ne voudra négocier avec ce pays, a-t-il ajouté, sans dire ce que pourrait être la réaction de Téhéran.

Il a aussi justifié l'influence exercée par l'Iran au Moyen-Orient, en Syrie ou en Irak, par la nécessité de venir en aide à des populations menacées par des organisations terroristes, et souligné que les programmes de développement de missiles iraniens avaient pour but de défendre le peuple iranien alors que des pays de la région, comme l'Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, achètent massivement des armements.

L'accord sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 entre l'Iran et six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), soumet l'Iran à un régime de surveillance strict de ses installations nucléaires. L'accord est destiné à garantir la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien, en échange d'une levée progressive des sanctions internationales.

Avec AFP