Démonstration de force de George Weah à trois jours de la présidentielle au Liberia

George Weah, candidat à la présidentielle libérienne de la Coalition pour le changement démocratique, au centre, salue la foule en plein Monrovia le 6 décembre 2017. / AFP PHOTO / Hugh Kinsella Cunningham

"Weah est notre homme! Weah président!" Des dizaines de milliers de partisans de George Weah se sont rassemblés samedi pour un dernier grand meeting de campagne au coeur de Monrovia, convaincus que la légende africaine du football remportera mardi le second tour de la présidentielle au Liberia.

"Vous savez que j'ai participé à des compétitions, dont certaines difficiles, et que j'en suis sorti victorieux", à déclaré George Weah à l'AFP, juste avant de quitter son domicile pour rejoindre le stade Samuel Kanyon Doe, le plus grand du pays, où une foule l'attendait depuis samedi matin.

Au passage de son convoi, à bord de motos ou juchés sur le toit de voitures, ses partisans agitaient des pancartes frappés de slogans tels que : "C'est le temps du changement" et "Nous sommes un peuple".

"Je sais que (l'autre candidat, le vice-président Joseph) Boakai ne peut pas me battre. J'ai le peuple avec moi, un grand parti et une coalition puissante. Je me suis préparé pour diriger ce pays et la victoire sera nôtre", a ajouté l'ancien attaquant du PSG et du Milan AC, qui avait revêtu un costume bleu traditionnel et s'est arrêté dans le plus grand marché de Monrovia pour un bain de foule.

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Depuis plusieurs heures, les militants du CDC, la Coalition pour le changement démocratique de Weah, ont convergé vers le centre à bord de pick-up ou à pieds, par petits groupes, marchant d'un pas rapide au son de la rumba et des vuvuzelas, scandant des slogans et chantant.

T-shirts, chapeaux constitués d'autocollants, badges,... les photos de l'ex-attaquant du PSG et du Milan AC, unique Africain à avoir remporté le Ballon d'Or (en 1995), et de sa colistière, Jewel Howard Taylor, sont partout aux abords et dans cette enceinte de 35.000 personnes, qui s'est remplie dans l'après-midi.

Sophie Doe, assise dans les tribunes, voit dans l'ex-attaquant de l'équipe nationale "quelqu'un qui peut encourager les gens".

"C'est pour cela que je pense que ça sera un bon dirigeant pour ce pays", dit-elle, alors que vendeurs de boissons et nourriture s'affairent dans une atmosphère de fête.

"Le moral est très bon, très solide, les attentes sont fortes", a assuré à l'AFP le chef de campagne du CDC, Wilson Tarpeh, en se disant "confiant" dans la victoire.

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La date finalement choisie pour ce second tour - le lendemain de Noël, pourrait peser sur la participation. "Nous continuons à travailler pour que les gens se rendent aux urnes", dit-il.

- 'Liberté et emplois' -

Avec sept semaines de retard sur le calendrier initial, les Libériens doivent déterminer mardi qui, de Weah ou du vice-président sortant Joseph Boakai, sortis en tête du premier tour le 10 octobre, va succéder à Ellen Johnson Sirleaf à la présidence de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, l'un des plus pauvres du monde.

Joseph Boakai, qui a reproché à la première femme élue cheffe d'Etat en Afrique, en 2005, et réélue six ans plus tard, de ne pas l'avoir soutenu dans sa course à la présidence, a concentré ses efforts ces dernières semaines sur un combat juridique pour contester les résultats du premier tour, entaché selon lui de fraudes et d'irrégularités.

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Après l'échec définitif de ses recours, il devrait réunir ses partisans dimanche à Monrovia.

Battu deux fois par le ticket Boakai-Sirleaf, George Weah, entré en politique à l'issue de la guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003, espère que sa troisième tentative sera la bonne.

"J'attends (le respect de) la liberté d'opinion et des emplois et je suis sûr à 100% que Weah est la seule personne à pouvoir nous soulager du stress dans lequel nous vivons", explique, en attendant son favori à l'intérieur du stade, D. Joshua Zinnah.

Avec AFP