Le secteur de la transformation de l’huile de palme rapporte à l’Etat plus de 100 milliards de FCFA par an, au travers la commercialisation à l’étranger de nombreux produits : savons, détergents, huiles végétales, margarines, ou encore, des bougies fabriquées dans des usines nationales.
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Le gouvernement camerounais espère que ce secteur va continuer à se développer.
"Il est vrai que dans chaque maillon, il y a des brebis galeuses, mais nous pouvons être rassurés que l’huile raffinée produite au Cameroun est de bonne qualité", souligne le docteur Emmanuel Nkoulou Ada, président du comité d’organisation des oléagineux au Cameroun.
Il a conduit récemment la mission d’évaluation des usines de transformation d’huile de palme, dans les régions du littoral et de l’Ouest.
"Nous nous sommes allés voir l’état des stocks, voir si ces unités ont eu des aménagements nouveaux pour s’assurer que la demande pourra satisfaire l’offre", explique-t-il.
"Le constat est que la filière se porte bien au niveau de l’approvisionnement. Au niveau de la qualité, nous sommes en train d’aller progressivement vers une amélioration".
Lire aussi : La crise anglophone camerounaise a un "très mauvais impact" sur l'économieSelon les statistiques du ministère du Commerce, c’est au sein de l’association des raffineurs des oléagineux du Cameroun que sont produites 95% des huiles végétales vendues localement.
La capacité nationale de production d’huile de palme brute reste très faible. Elle est de 370.000 tonnes, alors que la capacité de transformation est située à 1, 57 million de tonnes par an.
"Quand on est en situation de déficit comme c’est le cas, il faut réguler", lance Jacquis Kemleu, secrétaire-général de l’association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC).
"Avant, chacun achetait en fonction de ses capacités financières. Aujourd’hui, l’huile de palme qui est produite sera répartie de façon équitable. Les producteurs déclinent leur production et les transformateurs vont acheter en fonction de leurs capacités de transformation et financières".
Sur le marché et dans les rayons, les produits de la transformation locale de l’huile de palme ne laissent pas indifférents les consommateurs de Yaoundé, comme le confie cette consommatrice : "quand j’entre dans un supermarché j’aime le savon de Marseille fabriqué au Cameroun. Je suis satisfait de la qualité de la norme et du prix".
Lire aussi : En Afrique centrale, la grogne monte contre l'huile de palmeMalgré sa bonne organisation, ce secteur fait face à une certaine concurrence déloyale. "Le véritable problème se trouve au niveau des huiles raffinées non conformes", avoue Emmanuel Nkoulou Ada. "Le jeu concurrentiel est faussé dès lors que les huiles importées ne respectent pas la réglementation donc elles sont non conformes... Ca devient un danger pour l’économie camerounaise et pour la santé des consommateurs".
La production nationale d’huile de palme brute dans la région du sud-ouest, en zone anglophone, reste une préoccupation majeure. Les deux grandes unités de production dans cette région payent les conséquences de la crise anglophone.