Deux protéines jouent un rôle clé dans l'infection des cellules du système nerveux par le virus Zika, a annoncé mardi une équipe de chercheurs de l'Inserm, qui progresse ainsi dans la compréhension des mécanismes de cette maladie émergente.
La protéine Axl, produite par des cellules du système nerveux appelées cellules gliales, "facilite l'entrée du virus Zika dans le cerveau", tandis qu'une seconde protéine, Gas6, joue un rôle de "médiateur" entre les particules virales et les cellules gliales et permet ainsi l'entrée du virus dans ces cellules, explique l'équipe de chercheurs, dirigée par Ali Amara, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, France).
Or les cellules gliales ont un rôle essentiel dans le système nerveux, en assurant le maintien de l'équilibre des neurones et la production de myéline, la gaine qui protège les fibres nerveuses.
De plus, l'activation de la protéine Axl diminue la réponse immunitaire contre le virus Zika, favorisant l'infection, ajoute l'article, publié mardi dans Cell Reports.
L'infection liée au virus Zika, qui se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti ou par voie sexuelle, est "généralement faible" mais dans certains cas, elle peut être responsable "de maladies neurologiques sévères et de microcéphalies congénitales chez le foetus" de mères infectées, rappelle l'Inserm dans un communiqué.
Selon un bilan établi en octobre par l'OMS, 73 pays sont touchés par le virus depuis 2015, majoritairement en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont 21 rapportent des cas de microcéphalie potentiellement liés à Zika.
Les résultats de cette nouvelle étude "constituent une étape majeure pour comprendre les complications neurologiques de l'infection", estime l'institut.
Inhiber cette protéine Axl pourrait constituer une piste de recherche, mais il faudra "identifier les éventuels effets secondaires associés à son blocage", souligne-t-il.
Avec AFP