"Il n'y a pratiquement pas de médecins dans la plupart des hôpitaux", a déclaré à l'AFP le président de l'Association des médecins hospitaliers (HDA), Edgar Munatsi. "C'est une situation connue mais, malheureusement, le gouvernement n'a pas beaucoup bougé pour répondre à nos revendications".
Les médecins du secteur hospitalier public ont entamé mercredi un arrêt de travail illimité pour exiger du gouvernement la hausse à au moins 10 dollars de l'heure de leur rémunération, contre seulement 1,20 dollar à l'heure actuelle.
Ils demandent aussi une garantie d'emploi pour les jeunes qui sortent de l'internat, selon M. Munatsi.
Conséquence de la grève, des centaines de malades encombraient samedi les salles d'attente, les couloirs et les parkings de l'hôpital Parirenyatwa, le plus grand établissement d'Etat de la capitale, Harare, a rapporté un journaliste de l'AFP.
"Je suis venue très tôt ce matin dans l'espoir de voir un médecin, mais il n'y a personne pour m'aider", a regretté auprès de l'AFP une patiente enceinte, Salima Musambi, 32 ans.
La situation était également difficile dans les deux principaux hôpitaux de la deuxième ville du pays, Bulawayo, où seuls les médecins confirmés ont pris leurs tours de garde.
"Les jeunes médecins sont en grève depuis mercredi", a indiqué à l'AFP un responsable de l'hôpital United Bulawayo. "Il est probable que les anciens rejoignent les jeunes dans la grève lundi".
Aucun responsable du ministère zimbabwéen de la Santé n'a pu être joint samedi.
"Alors que le président (Robert) Mugabe et son entourage vont se faire soigner à Singapour, en Inde ou ailleurs, le régime de la Zanu-PF (le parti au pouvoir) ignorent totalement la détresse de nos docteurs en grève", a dénoncé le principal parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC).
Dirigé d'une main de fer par Robert Mugabe, qui aura bientôt 93 ans, depuis 1980, le Zimbabwe traverse une profonde crise économique qui suscite la grogne croissante de la population.
Avec AFP