Un correspondant du New York Times arrêté, reste en prison au Zimbabwe

Des manifestants pour la liberté de la presse tiennent des pancartes devant le tribunal de première instance de Harare.

Un correspondant du quotidien américain New York Times (NYT) au Zimbabwe, Jeffrey Moyo, en prison depuis deux semaines et qui avait demandé une libération sous caution, restera derrière les barreaux jusqu'à son procès, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

La justice zimbabwéenne a estimé que M. Moyo représentait une "menace pour la sécurité nationale" et risquait de fuir, a déclaré à l'AFP Me Doug Coltart.

Le tribunal de Bulawayo (Sud-Ouest), où le journaliste a été placé en détention provisoire, a rendu cette décision par écrit mardi, soit deux jours avant l'audience sur la libération sous caution, prévue jeudi et annulée de fait.

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Le régime du président Emmerson Mnangagwa, successeur de Robert Mugabe qui a régné d'une main de fer sur le pays pendant 37 ans, est de plus en plus accusé de vouloir museler toute opinion dissidente dans le pays, en poursuivant notamment des journalistes.

Jeffrey Moyo, installé à Harare, a été arrêté le 26 mai. Il est accusé d'avoir aidé deux journalistes étrangers, Christina Goldbaum et Joao Silva, travaillant également pour le NYT, à obtenir de fausses accréditations.

Le journaliste a réfuté ces accusations. Son avocat a déclaré qu'il ferait appel.

"Aucune des allégations (...) ne montre comment la paix ou la sécurité publique pourrait être compromise par la libération de l'accusé", a souligné Me Coltart.

Christina Goldbaum et Joao Silva sont entrés au Zimbabwe le mois dernier pour un reportage d'une semaine. Quatre jours après leur arrivée, ils ont été expulsés vers l'Afrique du Sud.

Selon la Commission des médias zimbabwéenne, les deux journalistes n'avaient pas obtenu d'autorisation pour travailler dans le pays et ils n'étaient pas accrédités.

Le NYT s'est dit en mai "profondément préoccupé" par l'arrestation de Jeffrey Moyo, qui "soulève des questions troublantes sur l'état de la liberté de la presse au Zimbabwe".

La date du procès du journaliste n'a pas encore été fixée.