Zuma limoge un de ses ministres les plus critiques

Jacob Zuma, à Pretoria, le 25 juin 2017.

Le président sud-africain Jacob Zuma a sèchement écarté mardi de son gouvernement l'un des ministres les plus critiques à son endroit, s'attirant les foudres de son propre parti, le Congrès national africain (ANC) comme de l'opposition.

Membre du Parti communiste sud-africain (SACP), un des alliés historiques de l'ANC, le ministre de l'Education supérieure Blade Nzimande s'est fait remarquer ces derniers mois pour ses diatribes contre le chef de l'Etat, englué dans les affaires de corruption.

"Nous nous sentons trahis", avait lancé M. Nzimande en juillet. "L'ANC se fait voler en plein jour", a-t-il renchéri le mois dernier.

Outre le départ de M. Nzimande, le remaniement annoncé mardi à la surprise générale par la présidence voit aussi l'arrivée du ministre de la Sécurité d'Etat David Mahlobo au portefeuille sensible de l'Energie.

Ce mouvement a relancé les spéculations sur la volonté de Jacob Zuma d'imposer un programme de construction de centrales nucléaires, très controversé en raison de son coût.

Le SACP a violemment dénoncé le limogeage de M. Nzimande et accusé le président de "persister dans l'autoritarisme".

Le secrétaire général de l'ANC Gwede Mantashe a lui-même estimé "dommage" ce départ. "Cela va à l'évidence peser de façon négative sur l'état de notre alliance (avec le SAPC), qui est déjà très mal en point", a-t-il déploré devant la presse.

M. Zuma avait déjà remodelé en mars son gouvernement en se séparant d'un autre de ses critiques, le respecté ministre des Finances Pravin Gordhan.

"Ce remaniement n'a rien à voir avec la bonne gouvernance (...) Jacob Zuma limoge ses adversaires et promeut ceux qui le soutiennent en vue de la conférence de l'ANC", a noté le chef de l'opposition Mmusi Maimane (Alliance démocratique).

L'ANC doit élire en décembre le successeur de M. Zuma à sa tête, qui deviendrait chef de l'Etat en cas de victoire aux élections générales prévues en 2019.

Cette course divise profondément le parti de Nelson Mandela, au pouvoir depuis les premières élections libres du pays en 1994.

M. Zuma soutient la candidature de son ex-épouse Nkosazana Dlami-Zuma face à celle de son vice-président Cyril Ramaphosa, soutenu par le SACP et le principal syndicat du pays (Cosatu).

Avec AFP