"Le Mouvement pour la Justice et la Réhabilitation du Niger informe l'opinion nationale et internationale de son intention à faire (d'avoir) recours à la lutte armée pour obtenir nos droits fondamentaux", selon le texte du communiqué signé par Adam Tcheke Koudigan, "président par intérim", reçu par l'AFP à Abidjan.
"Le gouvernement du Niger est resté complètement indifférent à nos revendications plus que légitimes. (...) Malgré nos cris de détresse face aux dégâts écologiques des sites pétroliers (...) la dégradation de nos territoires de pâturages et de nos conditions de vie (...) les autorités de la république du Niger sont muettes à nos revendications", selon le texte qui accuse notamment la China National Petroleum Corporation (CNPC) de faire "des millions de dollars de bénéfice sur les sites pétroliers" tout en faisant "payer le prixfort (...) sur le plan environnemental" aux "riverains".
Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, Adam Tcheke Koudigan, qui apparait devant des hommes armés (notamment un homme avec un lance-roquette), "réclame les droits (des toubous) les plus fondamentaux de boire de manger, de s'éduquer et se soigner". Une petite colonne de voitures tout-terrain est également visible au loin sur la vidéo.
"Nous sommes sur le terrain, engagés (...) si l'heure arrive nous allons attaquer le Niger", menace Adam Tcheke Koudigan.
Koudigan, habitant de la région de Termit (centre-sud), peuplée de pasteurs nomades toubou, se présente comme le successeur de Barka Wardougou, autre chef rebelle toubou.
Wardougou, qui avait dirigé dans les années 1990 les Forces armées révolutionnaires du Sahara (FARS, ex-rébellion toubou), est décédé fin juillet d'un cancer à l'estomac à Dubaï. Tout comme le FARS, le MJRN revendique le développement des provinces du Kawar et du Manga, incluant une partie de la région d'Agadez (nord) et de Diffa (sud-est), près du Tchad, où vivent les Toubou. Cette dernière région est actuellement la cible d'attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram.
"Attention, les armes circulent trop, il faut prendre au sérieux tout groupe qui se dit armé", a commenté un analyste nigérien. Le Kawar et le Manga avaient déjà été durement affectées par le Front démocratique révolutionnaire (FDR), la toute première rébellion toubou au début des années 90.
"Cette vidéo, c'est juste un coup médiatique, il (Adam Tcheke Koudigan) est insignifiant, il n'a personne derrière lui", a réagi une source proche du régime nigérien.
Avec AFP