L'accusé, qui avait récemment assuré dans une déclaration "être prêt à mourir", est apparu vendredi le visage marqué, vêtu d'un costume sombre, alors que le procès suivait son cours avec l'audition d'un témoin.
Il avait entamé sa grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention et accusait la Cour de ne pas lui accorder un procès équitable.
Absent des audiences de la CPI depuis le 7 septembre, M. Ntaganda a mis fin à son action après avoir obtenu gain de cause auprès de la Cour.
"Il a recommencé à manger pour deux raisons: nous avons obtenu la permission d'appeler la décision des juges et nous avons fait des arrangements pour qu'il puisse voir sa femme avec un certain degré d'intimité", avait affirmé son conseil.
L'accusé avait cessé de se nourrir après un refus des juges de lever des restrictions imposées sur ses contacts avec l'extérieur, après des inquiétudes au sujet d'intimidations présumées de témoins. La Cour avait néanmoins répété que rien dans ses conditions de détention n'empêchait les visites familiales.
Bosco Ntaganda avait plaidé non coupable de treize crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel, commis par ses troupes en 2002-2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Autorisé par les juges à être absent jusqu'à vendredi pour profiter de la visite de sa famille, l'ancien chef de guerre congolais, né en 1972, était le premier accusé à avoir jamais entamé une grève de la faim dans les prisons de la CPI.
Souvent surnommé "Terminator", Bosco Ntaganda aurait joué avec ses troupes des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) un rôle central dans les violences ethniques et attaques menées contre les civils en Ituri.
Les conflits dans le nord-est de la RDC, qui ont impliqué les armées d'au moins six nations africaines dans cette région riche en minerais, ont causé la mort de trois millions de personnes, selon les ONG.
Avec AFP