"Une telle mesure ne servira qu'à faire le jeu des groupes terroristes", a déclaré M. Erdogan à l'issue d'un entretien à Ankara avec le roi Abdallah II de Jordanie. Ce dernier a de son côté souligné que la ville sainte était "cruciale pour la stabilité" de la région.
"J'adresse d'ici un appel au monde entier : gardez-vous de prendre toute mesure qui viserait à modifier le statut légal" de Jérusalem, a lancé M. Erdogan.
"Personne n'a le droit de jouer avec le destin de milliards de personnes pour satisfaire ses envies personnelles", a mis en garde le dirigeant turc, affirmant que Jérusalem était "la prunelle des yeux de tous les musulmans".
Rappelant avoir dit au président américain Donald Trump sa "préoccupation" devant la mesure qu'il devait annoncer mercredi, le souverain jordanien a estimé qu'il était désormais "impératif de travailler en vue de parvenir à un règlement de paix entre les Palestiniens et les Israéliens".
Un tel règlement doit permettre aux Palestiniens "d'établir un Etat indépendant à côté d'Israël avec Jérusalem-Est comme capitale", a-t-il ajouté.
"Ignorer les droits des musulmans, des Palestiniens et des chrétiens à Jérusalem ne fera que nourrir l'extrémisme et saper la guerre contre le terrorisme", a ajouté Abdallah II, dont le pays est le gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem.
La présidence turque avait plus tôt annoncé que M. Erdogan avait invité les dirigeants des pays musulmans pour un sommet à Istanbul le 13 décembre axé sur la question de Jérusalem.
Le sommet doit réunir des dirigeants des 57 pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) dont la Turquie est la présidente en exercice. Le roi Abdallah a indiqué qu'il y participerait.
Rompant avec des décennies de prudence américaine sur un dossier potentiellement explosif, M. Trump va reconnaître mercredi Jérusalem comme capitale d'Israël en dépit des mises en garde des dirigeants de la région qui redoutent une flambée de violence.
Israël considère la Ville sainte comme sa capitale "éternelle et réunifiée", mais les Palestiniens estiment que Jérusalem-Est doit être la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
La communauté internationale n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale occupée en 1967.
Avec AFP