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Conférence à Bruxelles pour muscler le soutien au G5 Sahel


Les président du G5 Sahel lors de leur réunion à Niamey, au Niger, le 6 février 2018.
Les président du G5 Sahel lors de leur réunion à Niamey, au Niger, le 6 février 2018.

Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent vendredi à Bruxelles pour renforcer leur soutien politique et financier au G5 Sahel qui lutte contre la menace persistante des groupes djihadistes dans la région sahélienne.

Lors de cette conférence de haut niveau, le président français Emmanuel Macron -- très engagé sur le dossier -- et la chancelière allemande Angela Merkel seront aux côtés des chefs d'Etat des cinq pays du G5 Sahel: Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad.

Au total, cette conférence des donateurs rassemblera 18 dirigeants européens, présents à Bruxelles pour un sommet informel de l'Union européenne programmé l'après-midi, et une dizaine de ministres des Affaires étrangères, dont ceux du Sénégal, d'Arabie saoudite, de Tunisie, du Maroc ou de Norvège.

>> Lire aussi : L'Europe porte à 100 millions d'euros sa contribution à la force du G5 Sahel

Cette mobilisation sans précédent "est la preuve d'une prise de conscience collective de l'importance du Sahel pour la stabilité de l'Afrique et, au delà, de l'Europe", se félicite l'Elysée.

Or cette stabilité est loin d'être acquise alors que "la situation sécuritaire s'est détériorée" ces dernières années "avec, au Mali, des attaques quotidiennes", souligne un responsable européen.

La dernière de ces attaques a entraîné la mort mercredi de deux militaires français, tués dans l'explosion d'une mine artisanale qui a blessé également un autre soldat français.

Après avoir été dispersées lors de l'intervention française en 2013, les factions djihadistes ont retrouvé un nouveau souffle dans le nord et le centre du Mali, malgré la présence de 12.000 Casques bleus de l'ONU et de la force française Barkhane, qui mobilise 4.000 hommes dans la région. Douze militaires français ont été tués depuis le lancement de Barkhane à l'été 2014.

Multipliant les attaques contre ces forces et l'armée malienne, les groupes djihadistes ont étendu en 2017 leurs actions au centre et au sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés.

-'Maintenir la pression'-

Pour lutter plus efficacement contre ces combattants qui se jouent des frontières, les Etats de la région ont mis sur pied la force du G5 Sahel, qui devrait compter 5.000 soldats d'ici la mi-2018.

Mais ces pays, parmi les plus pauvres du monde, peinent à boucler son financement, estimé actuellement à 250 millions d'euros. Ils ont récemment appelé la communauté internationale "à mettre en place des ressources additionnelles pour y faire face".

L'objectif de la conférence de Bruxelles est de "passer la barre des 300 millions d'euros mobilisés", précise l'Elysée.

Pour cela, l'UE devrait engager 50 millions d'euros supplémentaires qui s'ajoutent aux 50 millions déjà annoncés, et des contributions d'autres pays, moins importantes,sont attendues.

A l'heure actuelle, l'Arabie saoudite s'est engagée à hauteur de 100 millions d'euros, les Emirats arabes unis (EAU) de 30 millions, tandis que les cinq pays fondateurs doivent apporter 10 millions chacun et la France 8 millions, surtout en matériel.

Les Etats-Unis ont quant à eux promis aux cinq Etats membres du G5 Sahel une aide bilatérale globale de 60 millions de dollars.

La force du G5 Sahel a déjà un quartier général à Sévaré (Mali), et a déjà mené en coordination avec Barkhane deux opérations dans la zone des "trois frontières" entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

"L'urgence est de maintenir la pression et d'accroître les capacités des armées nationales", résume l'Elysée, en assurant qu'il ne s'agit pas d'une "stratégie de sortie" pour Barkhane.

Au delà de cette dimension militaire, l'objectif de la communauté internationale est de lutter contre le terrorisme en lançant des actions à long terme en faveur du développement dans le cadre de "l'Alliance pour le Sahel".

Car "il n'y a pas de sécurité sans développement et pas de développement sans sécurité", analyse un responsable européen, en insistant aussi sur l'urgence d'améliorer "la gouvernance" des pays de la région.

Pour l'instant, l'Alliance a identifié 400 projets de développement dans "les zones les plus vulnérables" du Sahel, pour un coût estimé à six milliards d'euros sur la période 2018-2022.

Emmanuel Macron devrait annoncer que la France va augmenter de 40% son aide au développement pour ces pays dans les cinq prochaines années, à 1,2 milliard d'euros, selon l'Elysée.

Comme exemple, il citera un premier projet axé sur l'éducation et l'insertion professionnelle (de 10 millions d'euros), dans la région de Mopti (centre du Mali).

Avec AFP

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