La Russie et la Soudan "ont pris l'initiative d'une rencontre à Khartoum (...) avec les responsables des groupes armés" mardi, a indiqué dans un communiqué lu à la radio d'Etat mercredi Ange-Maxime Kazagui, ministre de la Communication.
Trois groupes armés de l'ex-coalition à majorité musulmane de la Séléka ainsi qu'un groupe antibalaka, prétendant défendre les chrétiens, ont signé une "déclaration d'entente", selon le document signé obtenu par l'AFP.
Parmi les signataires de cette déclaration se trouvent les trois principaux groupes armés de l'ex-Séléka: le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, mené par Noureddine Adam), l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC, dirigé par Ali Darassa) et le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC, de Mahamat Al-Khatim).
Le groupe armé emmené par Maxime Mokom, l'un des principaux leaders antibalaka, est aussi signataire.
Très présent diplomatiquement depuis plusieurs mois en RCA, Moscou a tenté plusieurs fois d'organiser une réunion de médiation parallèle à celle de l'UA.
A Khartoum, une première tentative avait été faite en juillet et une seconde mi-août, sans succès.
Mercredi, le communiqué des autorités centrafricaines a indiqué que Bangui "prend acte de cette déclaration", mais "soutient la démarche de l'UA pour la paix et la réconciliation".
Cette médiation de l'UA, soutenue par l'ONU et les principaux partenaires de la RCA, tente depuis juillet 2017 de faire s'asseoir autour de la table de négociations les groupes armés et le gouvernement.
Une réunion entre les groupes armés et le panel de l'UA est prévue fin août à Bouar (ouest de la Centrafrique) pour "harmoniser" les 97 revendications qu'ils ont présenté en vue d'un accord officiel.
De nombreuses tentatives de médiations ont eu lieu en Centrafrique depuis le début de la crise en 2012, et sept accords de paix ont été signés, sans qu'aucun ne parvienne à un retour au calme.
Ce pays est ravagé par des combats incessants entre des groupes armés qui combattent pour la domination des territoires et leurs ressources. Impuissant, l'Etat n'a de contrôle que sur une très faible partie du pays.
Avec AFP