La Russie a tenté d'organiser jeudi une rencontre entre le gouvernement centrafricain et des groupes armés dans la capitale soudanaise Khartoum, selon des sources concordantes.
La rencontre, organisée par Moscou en parallèle de la médiation officielle menée par un panel de l'Union africaine (UA) depuis juillet 2017, devait regrouper les principaux groupes armés opérant sur le territoire centrafricain et des représentants du gouvernement.
Mais elle n'a finalement pas eu lieu, selon la présidence centrafricaine: "le chef de l'Etat estime qu'il n'y a pas lieu d'engager d'autres processus tant que celui de l'Union Africaine est toujours en cours", a indiqué à l'AFP Albert Yaloké-Mokpème, porte-parole de la présidence, en démentant une présence officielle des autorités à Khartoum.
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Deux groupes armés issus de l'ex-Seleka (coalition à dominante musulmane, qui avait attaqué et pris Bangui en 2013), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), n'y ont pas non plus pris part.
Les deux groupes auraient subi "des pressions de la France et du Tchad", selon un observateur de la crise.
Dimanche, le groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) avait indiqué que cette rencontre devrait permettre d'engager "des discussions préliminaires sur la réforme des forces armées centrafricaines", dans un communiqué.
Présente de longue date au Soudan, la Russie y forme des militaires centrafricains depuis plusieurs mois.
Moscou a par ailleurs, depuis début 2018, déployé des formateurs militaires à Bangui, livré des armes à l'armée nationale et assure la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra.
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Cette tentative de médiation russe intervient alors que le panel de l'UA a rencontré jeudi, pour la première fois, l'ex-président François Bozizé en Ouganda.
Outre celle de l'UA, plusieurs médiations ont tenté sans succès par le passé de ramener la paix en Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants rongé par un conflit meurtrier depuis 2013.
Avec AFP