Le ministère en charge de l’habitat et de l’urbanisme est monté au créneau, fixant à fin décembre la date butoir.
Las de voir les parcelles attribuées laissées à l’abandon pendant près de 21 ans, les autorités gouvernementales sont passées à la vitesse supérieure cette semaine.
Le gouvernent est bien décidé à faire respecter aux bénéficiaires les cahiers de charges librement signés, rappelle SouaboDiallo, directeur général de la société nationale d’aménagement de terrains urbains (Sonatur).
"Depuis 1997 ces personnes sont attributaires de ces différentes parcelles et il est important que ces parcelles soient mises en valeur. Cela fait près de 15 ans. En 2017 une étude a été conduite sur le site A de Ouaga 2000. Sur 4.281 parcelles à usage d’habitation qu’on avait dégagées, 1.403 n’étaient pas mises en valeur et sur un total de 431 de parcelles de commerce, seulement 195 ont été mises en valeur. C’est un échantillon, mais ces chiffres sont révélateurs ", indique M. Diallo.
Les attributaires peuvent être inquiets au vu de la détermination affichée par le ministère en charge de l’Urbanisme à l’issue d’investigations menées dans les quartiers très demandés de la Zone d’activité commerciales et administrative (Zaca), et du quartier Ouaga 2000.
De leur côté, les propriétaires font profil bas et les usagers de la Zaka restent partagés sur la question.
"Je pense que c’est justifié. Quand on souscrit à des engagements, il faut les respecter. On leur avait donné un délai pour mettre valeur. Au centre-ville comme on ne peut pas laisser d’autres transformer (ces endroits) en dépotoir et tout ça", déclare un homme rencontré sur le lieu.
"Ils ne respectent plus les cahiers de charges actuellement, il y a trop d’agressions dans la zone à cause de ces vides-là", se plaint un autre.
"Construire actuellement, ce n’est pas facile mais prendre la parcelle depuis 1997 et ne pas la mettre en valeur ce n’est pas juste aussi", tranche un troisième.
"Ça doit être ceux qui sont partis (avec le régime du président Blaise Compaoré déchu par une révolution de rue fin 2014). Il y a beaucoup qui avaient pris (des parcelles) pensant qu’ils avaient le temps de construire. Maintenant il se trouve que le régime est tombé. Beaucoup ont pris et ils n’ont pas pu et actuellement ils ne sont pas au pays. C’est ça qui amène ce problème (des parcelles à l’abandon) ", explique un quatrième homme sur le lieu.
Les bénéficiaires de ces parcelles accusent près de 15 ans de retard dans l’exécution des cahiers de charge. De là à voir une main derrière cette décision qui touchera beaucoup d’anciens mandataires et affiliés de l’ancien régime chassés du pouvoir en 2014, il n’y a qu’un pas à franchir.
Le secrétaire général du ministre en charge de l’urbanisme Jean François Toé estime que d’énormes soucis de logements de Burkinabès auraient pu être réglés et le schéma d’aménagement se poursuivre sans encombres.
"Même dans la mise en œuvre du programme de construction de logement, ce qu’on a déjà dégagé come parcelle dans nos villes si elles étaient mises en valeur, ç’allait influer sérieusement sur l’offre de logement dans notre pays. C’est cette dynamique générale là, que le ministère veut apporter pour qu’à terme, les aménagements déjà réalisés soient des endroits qui ajoutent quelque chose à la physionomie même de nos villes", confie M. Toé.
Les attributaires de parcelles ont ainsi jusqu’au 31 décembre délai de rigueur pour se conformer au cahier de charge sous peine de se voir retirer leurs terrains.