La Commission de lutte contre la fraude minière au Nord-Kivu, une structure gouvernementale, appelle les deux parties, la SMB et la société ITRI, à faire des concessions pour décanter la situation des creuseurs.
A Rubaya dans le territoire de Masisi à 45 km à l’ouest de Goma, la SMB, la société minière de Bisunzu, encadre à ce jour plus de 4000 creuseurs artisanaux qui demandent la réouverture du marché pour leur employeur.
"Qu’ils fassent des efforts pour nous payer. Nous n’avons plus même à manger nous avons besoin de notre salaire, c’est mon seul message", se lamente Abubakar Amisi, l’un des creuseurs des minerais à Rubaya.
Son camarade Emile Bashire, la quarantaine, père de cinq enfant et creuseur depuis onze ans, ajoute que les travaux sont actuellement bloqués par manque d’argent.
Il ajoute que certains creuseurs ont déserté la mine et restent introuvable.
Le problème a commencé mi-décembre quand la SMB a changé de système de traçabilité d’ITRI pour BSP (Better sourcing programme). Ce système est mis en place dans le cadre de la traçabilité de ses minerais conformément aux accords de 2010 avec la loi d’Od Franck qui demande la certification de l’origine ou encore la source des minerais s’ils ne viennent des mines non exploitées par les groupes armés.
La SMB, lance un appel au gouvernement congolais pour protéger et faciliter la sortie de 200 tonnes de coltan bloquées à Goma depuis le mois de janvier.
"Pendant 5 ans nous avons travaillé ensemble, il n’y avait pas de problème, mais quand on résilie le contrat, directement ils (itsci avec ITRI ndr) lancent des incidents à travers le monde entier", explique Ben Mwangatshutshu, directeur général de la SMB, ajoutant d’ailleurs que le gouvernement provincial est saisi de l’affaire et n’attend que la réaction de Kinshasa.
Pour le responsable de la Commission de lutte contre la fraude minière au Nord-Kivu, les creuseurs artisanaux doivent être rétablis dans leur droit au plus vite avant que la situation n'empirent dans le Masisi. L Les activités minières empêchent les jeunes de rejoindre les multiples groupes armés dans cette région du Kivu.
Sur terrain à Rubaya, à 45 km à l'ouest de Goma, dans le territoire de Masisi, l’insécurité est déjà palpable avec une attaque armée le week-end dernier visant l’un des stocks SMB. Un élément de la police commis à la garde du site a été tué.
Ndlr : Tous nos efforts pour avoir une réaction de la société iTSCI ou ITRI n’ont rien produit.