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Athlétisme : Papa Massata Diack nie les accusations de corruption


Papa Massata Diack, au centre, fils de l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack arrive au commissariat central de Dakar, au Sénégal, lundi 17 février 2016.
Papa Massata Diack, au centre, fils de l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack arrive au commissariat central de Dakar, au Sénégal, lundi 17 février 2016.

"Je n'avais (pas) besoin": lors de son inculpation au Sénégal en novembre, Papa Massata Diack, le fils du patron déchu de l'athlétisme mondial Lamine Diack, a réfuté les accusations de corruption sur fond de dopage en Russie. Il a expliqué qu'il était trop riche pour céder à la tentation.

Le fils de l'ancien président de la fédération internationale d'athlétisme (World athletics, ex-IAAF, 1999-2015), qui était aussi son conseiller marketing, est au centre des soupçons de la justice française dans cette affaire où il doit être jugé avec son père et quatre autres protagonistes. Tous sont soupçonnés d'avoir permis de retarder des sanctions contre des athlètes russes dopés, à partir de 2011, en échange de pots-de-vin.

"En autant d'années de collaboration avec l'IAAF (la fédération internationale d'athlétisme) et Dentsu-AMS (société détentrice des droits marketing de l'IAAF), j'ai gagné pas loin de 10 millions de dollars US (9,2 millions d'euros) de commission sur des contrats de sponsoring et de droits de TV, donc je n'avais (pas) besoin de solliciter les athlètes pour couvrir des cas de dopage", a déclaré Papa Massata Diack, dit "PMD", selon son audition devant un juge sénégalais, dont l'AFP a eu connaissance.

Cet interrogatoire du 7 novembre 2019 et d'autres pièces ont été renvoyés fin 2019 par la justice sénégalaise à la France, alors que les magistrats parisiens avaient délivré leur commission rogatoire internationale dès 2016. Cette arrivée tardive a obligé la justice à repousser au mois de juin le procès du clan Diack, qui devait démarrer le 13 janvier.

Devant le juge au Sénégal, Papa Massata Diack, 54 ans, a réfuté toutes les accusations "fallacieuses", tant celles de corruption que celle de s'être approprié plusieurs millions d'euros de manière indue sur des contrats de sponsoring de l'ancienne IAAF.

Son père, Lamine Diack, a reconnu durant l'enquête que les sanctions contre les athlètes russes avaient été échelonnées dans le temps, ce qui leur a permis de participer aux JO de Londres-2012 et aux Mondiaux de 2013. En échange, avait-il concédé, l'ex-IAAF a obtenu des droits télé et des sponsors plus généreux en Russie, ainsi qu'un financement d'1,5 million d'euros pour aider l'opposition sénégalaise à faire tomber par les urnes le président de l'époque, Abdoulaye Wade.

"Je n'ai participé à aucune discussion avec les Russes sur le financement des campagnes électorales et conteste les propos de mon père Lamine Diack à ce sujet", a lâché Papa Massata Diack, inculpé au Sénégal pour corruption et blanchiment en bande organisée. L'un de ses avocats, contacté par l'AFP, n'a pas donné suite dans l'immédiat.

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