La tuerie a de nouveau été attribué aux miliciens de la secte ethnico-mystique Coopérative pour le développement du Congo (Codeco).
Les auteurs de la tuerie ont fait une incursion dans le village de Lenga, dans le territoire de Djugu, où ils "ont tué 9 civils et blessé une autre", a déclaré à l'AFP Charité Banza, président de la société civile locale.
Parmi les personnes tuées figurent "trois hommes, une femme et cinq enfants de moins de 13 ans", a détaillé le chef coutumier Richard Dhedda Kondo.
Selon lui, au moins 150 maisons ont été incendiées, et des habitants ont fui après l'enterrement des morts.
Le porte-parole de l'armée Jules Ngongo a confirmé à l'AFP cette attaque sans fournir de bilan. L'armée a affirmé avoir tué "huit miliciens Codeco et procédé à une série d'arrestations" dont celle d'"un commandant".
Selon l'ONU, entre octobre et fin mai, au moins 531 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis mars.
En janvier, les Nations unies estimaient déjà que 701 personnes avaient été tuées dans cette région depuis décembre 2017.
Ces tueries "pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale", a prévenu le 4 juin la procureure de la CPI Fatou Bensouda.
La Codeco prétend défendre les intérêts de la communauté lendu (agriculteurs).
Les victimes se comptent majoritairement parmi les membres de la communauté Hema (éleveurs et commerçants), d'après les Nations unies.
Le 5 juin, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme (HCDH) a accusé dans un communiqué la Codeco et d'autres combattants Lendu de poursuivre "une stratégie de massacres de résidents locaux, principalement Hema, mais aussi Alur, depuis 2017", afin de contrôler les ressources naturelles dans la région.
Un conflit entre les milices des deux communautés Lendu et Hema, instrumentalisé par l'Ouganda voisin, avait fait des dizaines de milliers de morts entre 1999 et 2003.
Les violences ont repris pour des motifs obscurs fin 2017, sans cette fois que l'Ouganda semble y jouer un rôle. Les Hema n'ont pas reconstitué de milices, s'en remettant à l'autorité de l'Etat.