La Police nationale d'Angola a réprimé mercredi plusieurs groupes de personnes qui voulaient avancer, depuis différents quartiers de Luanda, vers une manifestation contre le chômage et en faveur de la tenue d'élections locales en 2021, selon des témoins dans la capitale angolaise.
La manifestation de mercredi coïncide avec le 45e anniversaire de l'indépendance de l’Angola, arrachée au Portugal en 1975.
Des témoins ont observé des tirs de gaz lacrymogènes et les agents ont bloqué les avenues qui mènent à Largo da Independência, point de ralliement de la manifestation.
Plusieurs blessés ont été signalés, parmi lesquels les célèbres activistes Nito Alves et Laurinda Gouveia, qui auraient été battus par des agents de la police.
Dans des déclarations à la VOA, l'activiste Mutu Moxi a déploré la brutalité du PN.
"Mauvais comportement de la police, Nito Alves a été brutalement attaqué", a-t-il déclaré.
"Nous revendiquons nos droits", a scandé David Manuel, un autre activiste, avant d’ajouter que les manifestations vont se poursuivre.
Dans plusieurs quartiers de Luanda et de ses environs, les manifestants, dont plusieurs militants bien connus, se sont cachés pour éviter ce qu'ils décrivent comme une "chasse à l’homme" menée par la police angolaise.
Des manifestations étaient également prévues dans les villes de Benguela et Lobito. Là-bas, des témoins rapportent une forte présence des forces de sécurité et que les rues sont vides parce que la police a empêché les taxis de circuler, espérant ainsi paralyser les manifestants.
"Ce déploiement de policiers démontre que le régime a compris que les jeunes veulent un changement, qu'ils en ont assez de la mauvaise gouvernance", a déclaré Gabriel Kundy, président de l'Organisation des étudiants en droit pour la citoyenneté, l'un des promoteurs des manifestations.
Auteurs : Coque Mukuta et João Marcos. Traduit et adapté du portugais par VOA Afrique. Lire l’original >>