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Une commission vérité et justice d'ici 90 jours


Un soldat des Forces armées centrafricaines (FACA) s'entraîne au camp Kassai, à Bangui, le 14 mars 2018.
Un soldat des Forces armées centrafricaines (FACA) s'entraîne au camp Kassai, à Bangui, le 14 mars 2018.

Une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR) sera mise en place "dans un délai de 90 jours" en Centrafrique, selon un accord de paix conclu entre le pouvoir à Bangui et les groupes armés.

Celle-ci sera chargée de "qualifier et de proposer toute action susceptible d'être prise en matière de justice".

Les signataires s'engagent en outre à "mettre en place des unités mixtes de sécurité" pour une durée de 24 mois, composées de soldats de l'armée régulière et de combattants de groupes armés ayant "suivi une formation adéquate de deux mois".

La question de l'amnistie pour les chefs de groupes armés, longtemps réclamée par ceux-là, n'est pas évoquée dans cet accord négocié à Khartoum pendant et signé jeudi à Bangui mais dont le contenu n'avait pas été rendu public.

Le chef de l'Etat garde toutefois, souligne le texte, un "droit discrétionnaire de grâce" qui pourra être utilisé pour "soutenir la dynamique de réconciliation", sans plus de détails.

De même, la "réintégration" des dirigeants de groupes armés - pour la plupart sous mandats d'arrêt ou cités dans des rapports d'ONG pour violations des droits de l'homme - sera étudiée au "cas par cas" par une Commission mixte, précise le texte.

Les anciens chefs d'Etat bénéficieront d'une "loi" sur leur statut, selon l'accord, une mesure que réclamaient depuis longtemps l'ex-président François Bozizé, réputé proche des milices autoproclamées d'autodéfense antibalaka, et Michel Djotodia, qui l'avait renversé en 2013 avec la rébellion de la Séléka.

Les 14 groupes armés signataires s'engagent à "respecter la légitimité des institutions démocratiques" de Centrafrique, ce que la plupart d'entre eux ne faisaient pas jusqu'à lors, réclamant la démission du président Faustin-Archange Touadéra.

La mise en place d'un "gouvernement inclusif", longtemps évoqué durant les négociations comme prérequis à un accord, figure dans le texte, sans plus de précisions.

Plusieurs membres de groupes armés sont déjà, soit ministres, soit conseillers à la présidence.

Ces groupes, qui contrôlent 80% du territoire et combattent pour le contrôle des immenses ressources de la Centrafrique, acceptent de "renoncer au recours aux armes à la violence pour faire valoir toute forme de revendication", selon l'accord dit de Khartoum.

Cet accord de paix est le 8e depuis le début de la crise centrafricaine en 2013. Les sept précédents n'ont jamais été respectés et n'ont pas permis de mettre fin aux violences.

La Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants, est classée parmi les pays les plus pauvres au monde. Une mission de l'ONU (Minusca) forte de 10.000 soldats y tente en vain de ramener la paix depuis 2014.

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