Rédigée par la France, qui assure entendre les demandes répétées de son ancienne colonie pour l'arrêt de cet embargo afin de mieux lutter contre les groupes armés contrôlant la majeure partie du pays, la résolution pose une série de conditions pour parvenir à cette perspective.
Cette résolution "marque une vraie ouverture" du Conseil, avec un processus pouvant "conduire à un assouplissement" de l'embargo, a fait valoir après le vote l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre. Evoquant les autorités centrafricaines, il a insisté: "Leur message a été bien entendu".
Il s'agit d'un "texte équilibré", qui "permettra d'alléger l'embargo", a relevé de son côté Kacou Houadja Léon Adom, son homologue de Côte d'Ivoire. "Il ne fait aucun doute que le Conseil de sécurité prend en compte les préoccupations du gouvernement centrafricain, notamment le besoin urgent de former et d'équiper les forces de sécurité" du pays, a-t-il ajouté.
La résolution évoque pour la première fois "l'intention" du Conseil de sécurité de revoir d'ici au 30 septembre l'embargo en vigueur depuis 2013, sur la base d'une évaluation des progrès réalisés en matière sécuritaire dans le pays.
Des "critères-clés clairs et bien identifiés" vont être définis d'ici au 30 avril sur "la réforme du secteur de la sécurité, le désarmement, la démobilisation, le processus de réintégration et de rapatriement (des combattants), la gestion des armes et munitions". Ils "permettront au Conseil de sécurité de revoir l'embargo sur les armes", précise la résolution.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devra remettre avant le 31 juillet une évaluation sur l'application des futurs critères. Un rapport à rendre avant le 30 juin est également demandé aux autorités centrafricaines.
"Une perspective est ouverte" pour la fin de l'embargo, mais "sans engagement" à ce stade, souligne un diplomate sous couvert d'anonymat.
Depuis 2017, plusieurs exemptions à l'embargo sur les armes ont été accordées par l'ONU à la Russie, la Chine, les Etats-Unis ou la France, afin d'équiper notamment des unités de l'armée centrafricaine en voie de reconstitution.
L'ONU maintient en Centrafrique une force de paix de quelque 13.000 militaires et policiers. Ce pays a sombré dans la violence, alimentée par des luttes entre groupes armés musulmans et chrétiens, après le renversement en 2013 de l'ex-président François Bozizé.
Avec AFP