Les leaders africains continuent leurs efforts en vue de résoudre la crise ivoirienne. Pendant ce temps, les Casques bleus tentent d’enquêter sur des violations des droits humains qui auraient eu lieu en rapport avec cette crise postélectorale. Des milliers d’Ivoiriens continuent de fuir leur pays vers le Liberia, redoutant une dégradation générale de la situation.
Le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, médiateur de l’Union africaine, s’est entretenu, dimanche, à Abuja, avec le chef d'Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), au sujet de la crise ivoirienne.
M.Odinga se joindra, lundi, aux émissaires de la CEDEAO - les présidents du Bénin, de la Sierra Leone et du Cap-Vert - pour rencontrer, à Abidjan, le président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, dans le cadre d'un second round de négociations.
L’organisation sous-régionale envisage de recourir à la force contre M. Gbagbo, qui se considère le vainqueur légitime du second tour de la présidentielle ivoirienne. Les résultats certifiés par l’ONU donnent Alassane Ouattara vainqueur. Ce dernier est soutenu par une grande partie de la communauté internationale.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a téléphoné à M. Ouattara pour lui réitérer « le soutien indéfectible » de l’ONU ainsi que la détermination des Casques bleus à faire la lumière sur les allégations de fosses communes.
Alassane Ouattara affirme que les partisans de Laurent Gbagbo sont en train de tuer les siens, et veut que la Cour pénale internationale ouvre une enquête. Selon les Nations Unies, plus de 170 personnes ont été tuées dans la violence postélectorale en Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo soutient, de son côté, que ce sont les Casques bleus qui s’attaquent aux civils ivoiriens, et il exige leur départ. Accusant les troupes onusiennes d’avoir blessé deux personnes, mercredi, à Abidjan, le président sortant ivoirien a dit qu’il ne revient pas aux Casques bleus de tirer sur les gens ou d’aller en guerre. Leur rôle est de rassurer la population, a dit Gbagbo.
Les troupes onusiennes pourraient quitter un pays à la demande des autorités légitimes, comme ce fut le cas au Tchad l’année dernière. Toutefois, l’ONU ne reconnait plus l’autorité de Laurent Gbagbo et a accrédité, à New York, l’ambassadeur ivoirien désigné par Alassane Ouattara.
Du fait de la crise, 20 000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia voisin. « Le fait de parler la même langue facilite les communication ainsi que l’intégration », a expliqué Ibrahima Coly qui travaille pour le HCR au Liberia. La plupart sont des femmes et des enfants.