Dans un entretien diffusé jeudi sur la chaîne publique SABC, Busisiwe Mkhwebane, a annoncé qu'elle s'intéresserait avant tout aux "personnes sans électricité, sans eau chaude (...) plutôt qu'à la mainmise sur l'Etat" par des milieux d'affaires, un dossier qui empoisonne le chef de l'Etat.
"Oui, c'est important de se pencher sur le sujet (de la corruption) mais je pense que je donnerai la priorité aux citoyens de base", a ajouté cette avocate de 46 ans, qui doit officiellement prendre ses fonctions le 15 octobre.
L'actuelle médiatrice, la pugnace Thuli Madonsela, devait précisément interroger jeudi M. Zuma sur ses relations avec une richissime famille d'hommes d'affaires, les Gupta.
Contacté par l'AFP pour savoir si la rencontre avait eu lieu, le porte-parole de la médiatrice, Oupa Segalwe, s'est borné à répéter que "rien n'a changé par rapport à ce qui avait été annoncé" auparavant.
Les Gupta, une famille d'origine indienne, sont soupçonnés d'exercer une forte influence sur le président Zuma. Des membres du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), les ont accusés d'être intervenus dans l'attribution de postes ministériels, ce que la présidence a formellement démenti.
Le chef de l'Etat a cependant reconnu être un ami de la famille Gupta, dont le vaste empire s'étend dans les secteurs des mines, de l'ingénierie, des technologies, des médias et de l'immobilier.
Busisiwe Mkhwebane a été officiellement nommée jeudi par le président Zuma au poste de médiateur de la République, au terme d'un long processus de recrutement mené par le parlement.
Elle occupait jusqu'à présent un poste d'analyste au ministère de la Sécurité de l'Etat.
Avec AFP