Entre avril 2014 et mars 2015, 17.805 meurtres ont été commis dans le pays, soit une hausse de 782 crimes par rapport à l'an passé. C'est la troisième année consécutive de hausse du nombre de meurtres en Afrique du Sud.
Malgré ces chiffres, le gouvernement a préféré souligner que la tendance sur les dix dernières années était à la baisse.
La chef de la police, Riah Phiyega a même estimé à tort que les statistiques étaient "en baisse" sur la dernière année, s'appuyant sur le fait que la hausse sur la période 2014-2015 (+4,6%) était inférieure à celle enregistrée en 2013-2014 (+5%).
"17.805 est un chiffre que l'on s'attend à voir dans un pays en guerre", a commenté de son côté Dianne Kohler Barnard, députée de l'Alliance démocratique, le principal parti d'opposition.
Les vols de voiture à main armée (+14,2%) et les cambriolages (+5,2%) ont également augmenté lors de l'année écoulée, montrant "l'absence de stratégie du gouvernement pour inverser cette dangereuse tendance", selon Gareth Newman de l'Institut d'études de sécurité (ISS).
"La hausse du nombre de cambriolages pose des questions sur l'efficacité de l'utilisation des ressources de la police", a-t-il ajouté.
"Avec un budget annuel de 80 milliards de rands (5,1 milliards d'euros), les meilleures technologies du monde et plus de 194.000 employés, la police devrait faire mieux pour réduire le nombre de crimes tels que les cambriolages", a-t-il poursuivi.
Le ministre de la Police, Nathi Nhleko, a estimé pour sa part que l'Afrique du Sud avait besoin de "combattre la violence au sein des communautés".
"Mais penser que nous pouvons résoudre seuls les problèmes de meurtres est une hérésie car c'est un problème social. C'est un problème qui doit être résolu au sein de chaque foyer" a-t-il ajouté.
Si les agressions sexuelles (-5,4%) et les vols de voitures et motos (-2,7%) ont diminué, la troisième hausse consécutive du nombre de meurtres depuis son plus bas niveau en 2011-2012 (15.554 meurtres) brise les espoirs entrevus après la Coupe du Monde de football de 2010. Beaucoup espéraient alors que cet événement marque le début de la fin des problèmes de violences qui minent l'Afrique du Sud.
Avec AFP