"L'exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent être transparentes, viables et durables", a dit le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, lors d'une conférence internationale sur l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Lancée en 2002, l'ITIE est une norme internationale qui vise à améliorer la transparence et la bonne gouvernance dans l'utilisation des revenus issus de l'exploitation des mines, du pétrole et du gaz.
"Cette transparence permet de lutter contre l'évasion fiscale, les flux financiers illicites, le blanchiment et d'améliorer le climat des affaires", a dit M. Sall.
"Je voudrais engager les pays africains qui mettent en oeuvre l'ITIE à prendre des actions concrètes permettant la divulgation des propriétaires" des entreprises extractives, a-t-il ajouté, alors que le Sénégal doit intégrer le cercle des pays producteurs d'hydrocarbures en 2021 ou 2022.
"L'évasion fiscale et le blanchiment continuent d'avoir une incidence négative" sur le continent, a déclaré le président de Sierra Leone, Julius Maada Bio.
"C'est dans l'intérêt supérieur de nos pays que nous devons augmenter la transparence. Cela permet de relever le niveau de mobilisation des ressources nationales", a dit M. Bio dont le pays a connu de 1991 à 2002 des guerres civiles meurtrières alimentées par le trafic de diamants.
Elu en avril, M. Maada Bio a engagé une lutte vigoureuse contre la corruption et le gaspillage des fonds publics.
Des représentants de gouvernements, du privé et de la société civile de plus de 25 pays africains participent à cette conférence, dont le thème est "révéler les bénéficiaires effectifs en Afrique". La réunion est organisée par le Sénégal et l'ITIE.
"Cette conférence est une étape importante dans la lutte contre la corruption en Afrique", a déclaré le président de l'ITIE, l'ancien Premier ministre suédois, Frederik Reinfeldt. "Si vous trouvez du gaz, de l'or, du pétrole, vous trouvez des investisseurs pour exploiter ou avoir des rapports de vente. Si vous ne savez pas qui est le propriétaire de ces biens, à qui vont revenir les recettes?".
"C'est la porte ouverte à la corruption et à l'évasion fiscale", a poursuivi M. Reinfeldt.
La connaissance de "la propriété réelle (aide) à fournir des informations anx communautés et s'assurer que les bénéfices du secteur minier sont partagés avec ces communautés", a déclaré Simone Niven, membre du conseil d'administration de l'ITIE.
Avec AFP