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Amnesty "très préoccupé" par les procès des membres présumés de Boko Haram au Nigeria


Des militaires jugés devant une cour martiale lors d’un procès en relation avec le groupe islamique Boko Haram, à Abuja, Nigeria, 2 octobre 2014.
Des militaires jugés devant une cour martiale lors d’un procès en relation avec le groupe islamique Boko Haram, à Abuja, Nigeria, 2 octobre 2014.

L'organisation Amnesty International s'est dite "très préoccupée" par les conditions dans lesquelles se tiennent les premiers grands procès des membres présumés du groupe jihadiste Boko Haram, où les médias et le public ont été interdits pour des raisons de sécurité.

Les audiences ont démarré lundi dans quatre tribunaux civils délocalisés dans un centre de détention militaire à Kainji, dans l'Etat du Niger (centre), où 1.669 suspects doivent comparaître devant les juges.

Suivront ensuite les procès de 651 autres personnes détenues dans la caserne de Giwa, à Maiduguri, capitale du Borno (nord-est).

Le directeur d'Amnesty International Nigeria, Osai Ojigho, estime que ces procès sont "l'occasion tant attendue de rendre justice" aux victimes du conflit qui dure depuis huit ans dans le nord-est du pays.

"Cependant, le fait que les procès se déroulent à huis clos, sans accès pour les médias ou le public, soulève de sérieuses préoccupations", a-t-il ajouté dans un communiqué. "Les audiences publiques sont cruciales pour protéger le droit d'un individu à un procès équitable et à des procédures régulières".

Trois cents inculpés ont été officiellement placés en détention provisoire pour 90 jours mardi, dans l'attente d'enquêtes approfondies.

Le ministère de la Justice a promis que les procès seraient "justes", et que les accusés seraient "poursuivis et non persécutés".

En huit ans de conflit, seules 13 personnes ont été jugées et neuf condamnées pour leurs liens avec Boko Haram, selon des chiffres officiels.

Mais des milliers de personnes arrêtées sont détenues depuis des années sans avoir eu accès à un avocat ou sans avoir comparu devant un juge.

L'armée a été accusée par les organisations de défense des droits de l'Homme de nombreuses arrestations arbitraires et d'exécutions sommaires.

Le ministère de la Justice a reconnu que dans de nombreux cas, les enquêtes à l'encontre des suspects de Boko Haram étaient "mal menées" en raison de l'insécurité en zone de guerre et d'une "trop grande dépendance aux preuves basées sur les aveux".

Pour Osai Ojigho, "lorsqu'aucune preuve n'a été établie (à leur encontre) de prime abord (...), les détenus devraient être libérés immédiatement".

Avec AFP

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