"Il n'y aura aucun accès à la presse", a expliqué cette source au sein du ministère de la Justice d'Abuja, sous couvert d'anonymat. La décision a été prise après des discussions entre le gouvernement et les Services de renseignements (DSS), selon elle.
"Des informations, qui peuvent se révéler importantes pour la sécurité de ce pays pourront y être abordées", a-t-elle ajouté pour justifier cette décision.
Le ministère de la Justice a annoncé la semaine dernière que les procès de 1.600 jihadistes présumés commenceront le 9 octobre.
"Tout est prêt désormais pour la lecture des actes d'accusation des suspects de Boko Haram dans les différents centres de détention dans le pays", avait-il indiqué dans un communiqué.
Des milliers de membres présumés de Boko Haram ont été arrêtés et placés en détention, selon les forces de sécurité nigériane, mais les poursuites et les condamnations restent rares.
Début septembre, seules 13 personnes avaient été présentées aux juges et neuf condamnées pour leurs liens avec l'insurrection de Boko haram, qui se poursuit depuis huit ans, selon des chiffres du gouvernement.
Le ministère de la Justice a notamment mis en cause des méthodes d'investigation insuffisantes, davantage basées sur la recherche des aveux que des preuves matérielles.
Des groupes de défense des droits de l'Homme, qui dénoncent régulièrement des exécutions sommaires de jihadistes présumés et le maintien en détention des milliers de personnes sans recours à un avocat, s'inquiètent de la tenue d'un procès à huis clos, qui soulève selon eux de grandes interrogations sur la transparence du système judiciaire nigérian.
Selon la source au sein du Ministère de la Justice, le consulat britannique, l'ambassade américaine, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ainsi que la Croix Rouge seront représentés par une délégation "d'observateurs".
"Ils surveilleront le processus et nous garantissons la présence d'une défense", a-t-il assuré.
Les procès se dérouleront dans des installations militaires à Kainji, dans l'Etat de Kogi, ainsi qu'à New Bussa, dans l'Etat du Niger (centre du Nigeria) et à Maiduguri, capitale du Borno, épicentre du conflit contre Boko Haram.
Avec AFP