Dans un rapport consulté par l'AFP, M. Guterres dit être "très inquiet de la forte augmentation des violations des droits de l'homme", et estime que ces unités de policiers pour la Monusco (la Mission de l'ONU en RDC) aideraient à protéger les civils.
Il a proposé que deux nouvelles unités soient déployées dans les villes de Lubumbashi et de Kananga, "qui risquent d'être des points chauds pour les élections" présidentielle et législatives, et où il n'y a pas de police de l'ONU pour le moment.
"De telles forces pouvant intervenir rapidement dans ces centres urbains clés amélioreraient les capacités de la mission à protéger les civils, de même que les personnels des Nations unies et leurs installations, en cas de flambée de violence liée aux élections", indique M. Guterres.
Celui-ci a aussi requis 36 véhicules blindés de transport de troupes supplémentaires pour les policiers de l'ONU.
L'ONU dispose déjà de près de 19.000 soldats, observateurs et policiers déployés en RDC, sa mission de maintien de la paix la plus importante et la plus coûteuse.
"L'année 2017 va être cruciale pour la République démocratique du Congo", ajoute M. Guterres dans le rapport envoyé au Conseil vendredi. "La présence de la Monusco dans le pays reste ainsi essentielle pour maintenir le processus politique sur les rails, préserver les avancées et renforcer les perspectives de stabilité dans le pays".
L'an dernier le précédent secrétaire général, Ban Ki-moon, avait proposé de réduire de 1.700 soldats la Monusco mais le Conseil de sécurité avait voté contre cette mesure.
Le Conseil doit voter d'éventuels changements à la Monusco le 29 mars.
La demande de M. Guterres intervient alors que l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a promis une révision de toutes les missions de maintien de la paix, avec pour objectif d'en réduire les coûts et d'en fermer certaines.
Les Etats-Unis ont très peu de Casques bleus sur le terrain mais ils sont le plus gros contributeur financier aux missions de maintien de la paix, apportant 29% du budget total de 7,9 milliards de dollars par an.
La Monusco a relevé 5.190 violations des droits de l'homme en RDC l'an dernier, une hausse de 30% par rapport à 2015.
"La police nationale reste la principale responsable de ces violations, avec un total de 1.553 abus", souligne le rapport de l'ONU.
Le pouvoir et l'opposition ont signé le 31 décembre un accord de cogestion sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Cet accord censé sortir le pays de la crise est resté inappliqué et la mort à Bruxelles d'un opposant historique, Etienne Tshisekedi, est encore venue compliquer les choses.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a demandé mercredi à Genève l'établissement d'une commission d'enquête sur les violences contre les civils en RDC.
Avec AFP