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Arrestation d'un troisième opposant au Kenya


La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser le convoi Raila Odinga, leader de la coalition du Super Alliance nationale (NASA), lors de son retour à Nairobi, le 17 novembre 2017.
La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser le convoi Raila Odinga, leader de la coalition du Super Alliance nationale (NASA), lors de son retour à Nairobi, le 17 novembre 2017.

La police kényane a arrêté samedi un troisième responsable d'opposition depuis l'investiture symbolique de l'opposant Raila Odinga comme "président du peuple", a annoncé la police, alors que les autorités continuaient d'ignorer une décision de justice autorisant trois chaînes de télévision suspendues à reprendre l'antenne.

Le député George Aladwa a été arrêté à l'aube à Nairobi, a indiqué à l'AFP Charles Owino, porte-parole de la police. Il a été relâché dans l'après-midi après interrogatoire.

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Selon M. Owino, le député Aladwa "fait l'objet d'une enquête" en lien avec une fusillade présumée mercredi au domicile de Kalonzo Musyoka, le colistier de Raila Odinga à la présidentielle de l'an dernier, et en lien avec la mobilisation de partisans de l'opposition vendredi pour une manifestation qui a dégénéré en affrontement avec la police.

Mais de hauts responsables policiers, sous couvert de l'anonymat, ont indiqué à l'AFP que la police lui reproche surtout d'avoir organisé la mobilisation des milliers de personnes qui ont assisté à la prestation de serment symbolique de Raila Odinga le 30 janvier dans un parc du centre de Nairobi.

Son arrestation "est liée à la mobilisation des gens qui ont été à ce rassemblement et on l'accuse aussi d'avoir mobilisé pour des manifestations après les deux autres arrestations", a déclaré une de ces sources, en référence à l'interpellation mercredi du député d'opposition TJ Kajwang, et celle vendredi de l'opposant Miguna Miguna.

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M. Aladwa est de fait le troisième membre de l'opposition arrêté pour avoir participé à l'investiture symbolique de M. Odinga, qui refuse de reconnaître la réélection du président Uhuru Kenyatta en 2017, accompagnée de mois de troubles qui ont fait 92 morts, selon des défenseurs des droits de l'homme.

Cette nouvelle arrestation est une des mesures prises par le gouvernement depuis l'"investiture", des mesures qui inquiètent la communauté internationale, dont l'ONU, et sont dénoncées par la société civile comme un recul des libertés.

Les trois principales chaînes de télévision kényanes sont ainsi suspendues depuis mardi pour avoir voulu retransmettre la cérémonie et les autorités ignorent depuis jeudi une décision de justice autorisant ces chaînes - inaccessibles au petit écran mais qui continuent à diffuser sur internet - à reprendre l'antenne.

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La police ignore, elle, depuis vendredi l'ordre d'un juge ayant ordonné la libération de M. Miguna dans l'attente d'une nouvelle comparution lundi.

M. Odinga a lui aussi essuyé des critiques de la part de la communauté internationale en raison de son "investiture", à la suite de laquelle le ministre de l'Intérieur Fred Matiang'i a qualifié d'"organisation criminelle" le Mouvement de résistance nationale (NRM) lancé par l'opposition pour mettre en oeuvre un programme de désobéissance civile.

"C'est absurde de la part de M. Odinga et des membres de sa coalition d'avoir choisi le chemin de la confrontation (...), mais la réaction du gouvernement est tout aussi révoltante", a commenté samedi le quotidien Daily Nation dans son éditorial.

Appelant les deux hommes à la retenue et au dialogue, le quotidien avertit: "La tension est de plus en plus importante, et ce n'est qu'une question de temps avant que tout explose".

Avec AFP

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