Miguna Miguna est le deuxième membre de l'opposition, après le député TJ Kajwang, arrêté pour avoir participé mardi à la prestation de serment symbolique de M. Odinga, qui refuse de reconnaître la réélection du président Uhuru Kenyatta en 2017 et estime que la victoire lui a été volée.
>> Lire aussi : Odinga prête serment comme "président du peuple" au Kenya
Suite à cette cérémonie, organisée devant des milliers de partisans de l'opposition à Nairobi, le ministre de l'Intérieur Fred Matiang'i a qualifié d'"organisation criminelle" le Mouvement de résistance nationale (NRM) lancé par l'opposition pour mettre en œuvre un programme de désobéissance civile, dont cette investiture.
Plusieurs responsables policiers ont confirmé l'arrestation sous couvert de l'anonymat. La coalition d'opposition Nasa a elle dénoncé sur Twitter un "raid illégal sur la maison du général du NRM Miguna Miguna", qui avait perdu la course au gouvernorat de Nairobi en tant que candidat indépendant lors des élections d'août 2017 et n'occupe aucun poste officiel au sein de l'opposition.
>> Lire aussi : Le bloquage de chaînes de TV au Kenya a "violé" le droit à l'information selon le HRW
Selon des témoins, des policiers armés ont utilisé des explosifs pour défoncer la porte d'entrée du domicile de M. Miguna, dans un quartier huppé du nord de Nairobi. Les déflagrations ont cassé les carreaux des fenêtres de la maison.
Miguna Miguna et TJ Kajwang, arrêté mercredi et qui devrait être inculpé pour trahison et rassemblement illégal, ont tous les deux joué un rôle important dans l'investiture symbolique de M. Odinga.
Devant la foule, les deux hommes se trouvaient aux côtés de M. Odinga alors que les principaux responsables de la coalition Nasa - dont son colistier à la présidentielle 2017, Kalonzo Musyoka - avaient décidé de ne pas participer à cette bravade.
Connu pour ses déclarations provocatrices, M. Miguna avait assuré jeudi avoir signé la prestation de serment de M. Odinga et mis la police au défi de l'arrêter. "Si vous voulez venir m'arrêter pour avoir fait mon travail, allez-y les gars!", avait-il lancé, appelant par ailleurs à brûler les portraits de M. Kenyatta.
>> Lire aussi : Washington critique le gouvernement et l'opposition au Kenya
Trois des principales chaînes de télévision kényanes sont par ailleurs suspendues depuis mardi pour avoir voulu retransmettre l'investiture symbolique de M. Odinga.
Cependant, saisie par la société civile qui conteste la mesure, un tribunal de Nairobi a ordonné jeudi que ces chaînes soient autorisées à reprendre l'antenne dans l'attente d'un jugement sur le fond. Vendredi matin, elles n'avaient toujours pas recommencé à émettre, le gouvernement, selon les plaignants, n'ayant pas appliqué la décision.
Avec AFP