"Toutes les livraisons de pétrole par le détroit de Bab el-Mandeb ont été temporairement suspendues jusqu'à ce que (...) le trafic maritime dans la zone soit sûr", a déclaré dans un communiqué le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih.
Deux pétroliers opérés par le groupe maritime saoudien Bahri, chacun d'une capacité de deux millions de barils, ont été attaqués en mer Rouge par des rebelles yéménites Houthis, a annoncé dans un communiqué la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, contrôlée par l'Etat.
"L'un des navires a subi des dégâts mineurs. Aucune blessure et aucune fuite de pétrole n'ont été rapportées", a indiqué Aramco.
Le groupe saoudien a précisé que la décision de suspendre les livraisons avait été prise "dans l'intérêt de la sécurité des navires et pour éviter le risque de marée noire".
Quelques heures plus tôt, la coalition militaire sous commandement saoudien qui soutient le gouvernement dans le Yémen en guerre, avait annoncé, dans un communiqué cité par la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya, qu'un pétrolier saoudien avait été "la cible d'une attaque terroriste" des rebelles Houthis et qu'il avait subi des "dégâts mineurs" .
"Les milices (Houthis) ont presque causé une catastrophe environnementale", affirmait la coalition, sans préciser la date ou les circonstances exactes de l'attaque, ni la taille ou le nom du bateau.
Auparavant, la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah, avait annoncé que les Houthis avaient ciblé un navire de guerre saoudien baptisé "Al-Dammam", sans fournir de détails.
Ryad accuse régulièrement les rebelles yéménites de menacer les navires saoudiens en mer Rouge à partir du port stratégique de Hodeida, qu'ils contrôlent.
"L'attaque terroriste est une dangereuse menace pour la liberté de navigation et le commerce international sur la mer Rouge", a déclaré le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, se référant aux Houthis, dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
"Le port de Hodeida est toujours le point de départ d'attaques terroristes", a dit ce porte-parole.
Les forces du gouvernement yéménite et celles de la coalition sous commandement saoudien ont lancé le 13 juin une offensive contre Hodeida pour tenter de reprendre le port stratégique aux rebelles.
Elles l'ont stoppée le 1er juillet pour donner une chance aux efforts de l'ONU qui cherche à obtenir une reprise des négociations entre les deux camps.
La guerre au Yémen a fait près de 10.000 morts depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition dirigée par Ryad contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays dont la capitale Sanaa.
Le conflit a provoqué "la pire crise humanitaire au monde", avec des millions de personnes au bord de la famine selon l'ONU.
Avec AFP