Le procureur de Paris, François Moulins affirme que le Marocain Ayoub El Khazzani, l’auteur de l'attentat déjoué vendredi, a été présenté à un juge en vue d'une inculpation pour tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.
Lors de l'attaque, M. Khazzani avait avec lui un fusil d'assaut AKM avec 270 munitions, un pistolet Luger et une "bouteille de 50 cl contenant de l'essence", a détaillé le procureur lors d'une conférence de presse.
Outre cet "armement lourd", le jeune homme de 25 ans qui avait été signalé "pour son appartenance à la mouvance radicale", s'était rendu récemment en Turquie, "voie possible de passage en Syrie", a souligné le procureur. Il était revenu en Europe le 4 juin 2015 à bord d'un vol provenant d'Antakya en Turquie, une ville proche de la frontière syrienne.
Son projet apparaît "prémédité et ciblé", puisqu'il avait refusé de prendre les trains précédents qui offraient pourtant des places disponibles et il a fait preuve d'une "attitude résolue" lors de l'attaque, a ajouté François Moulins.
Une fois à bord du Thalys, il avait consulté, avec un téléphone portable activé quelques heures auparavant, un fichier sur Youtube, appelant à des actions violentes au nom de l'Islam radical, a encore noté le procureur.
Pendant sa garde à vue, Ayoub El Khazzani, qui avait été maîtrisé par plusieurs passagers, dont trois Américains et un Britannique décorés lundi par les autorités françaises, a livré des explications "fantaisistes", a estimé François Moulins. "Au fil des auditions, il a apporté des réponses de plus en plus évasives, prétextant des trous de mémoire", avant de faire valoir son droit au silence.
Au vu de tous ces éléments, le procureur a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Elle cherchera à déterminer la provenance des armes utilisées, le parcours du jeune homme et "les complicités dont il a bénéficié".
Un compte Facebook au nom du suspect a été fermé le lendemain de l'attaque, a aussi confirmé le procureur, sans en dire plus sur celui ou ceux qui ont pu le fermer.
Avec AFP