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105 tonnes d'ivoire incinérées au Kenya


L'impressionnante incinération de 105 tonnes d'ivoire en Kenya
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L'impressionnante incinération de 105 tonnes d'ivoire en Kenya

Le président kényan Uhuru Kenyatta et son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba ont embrasé samedi 105 tonnes d'ivoire dans le parc national de Nairobi.

Face aux caméras du monde entier, le président Kenyatta et son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba, dont le pays abrite plus de la moitié des éléphants de forêt en Afrique, ont inséré chacun une torche dans une des pyramides constituées de défenses d'éléphants empilées verticalement, sur plus de trois mètres de haut.

Au total, dix pyramides d'ivoire et une pile de cornes de rhinocéros ont ainsi été mises à feu par des invités de marque.

"Personne, je répète, personne n'a de commerce à faire avec l'ivoire, car ce commerce est synonyme de mort pour nos éléphants et de mort pour notre patrimoine naturel", a déclaré M. Kenyatta lors de cette cérémonie destinée à promouvoir la lutte contre le braconnage et l'interdiction totale du commerce de l'ivoire. "Pour nous, l'ivoire n'a aucune valeur à part sur nos éléphants", a martelé M. Kenyatta.

S'adressant aux braconniers, le président Bongo a fait part de sa détermination à les combattre: "Nous allons mettre un terme à votre business et la meilleure chose que vous puissiez faire, c'est de prendre votre retraite".

- 'Honteux d'acheter de l'ivoire' -

M. Kenyatta a appelé à l'interdiction totale du commerce de l'ivoire. C'est la survie des 450.000 à 500.000 éléphants d'Afrique qui est en jeu, d'ici une à deux générations à peine.

Elodie Sampéré, directrice d’Ol Pejeta Conservacy, une réserve du nord du Kenya, a déclaré à VOA Afrique que l’interdiction totale du commerce de l’ivoire et de la corne de rhinocéros est la seule manière de parvenir à éradiquer le massacre des espèces en danger.

"Pour l’éradiquer il faut arrêter la demande, et la demande ne vient pas de nous. Elle vient de Chine, elle vient du Yemen, des pays comme ça, donc ce n’est pas évident pour les autorités du Kenya… On se bat comme on peut avec les ressources qu’on a; on a des gardes armés au niveau des réserves et des parcs nationaux. On fait ce qu’on peut, mais tant qu’on n’arrêtera pas la demande on n’arrivera pas à arrêter le braconnage."

Elodie Sampéré d'Ol Pejeta Conservancy jointe par Nathalie Barge
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"Dans les 6 derniers mois on a perdu 5 rhinocéros noirs. Donc quand vous pensez qu’il n’en reste que 600 au Kenya, c’est quand même énorme", a estimé Mme Sampéré, rappelant que les rhinocéros sont particulièrement menacés par les braconniers en Afrique.

Environ 30.000 éléphants sont abattus chaque année pour leurs défenses par des braconniers de mieux en mieux équipés.

Lors de la cérémonie, le célèbre paléoanthropologue Richard Leakey, qui dirige le Service kényan de la faune (KWS), a appelé tous les pays africains à faire en sorte que "plus jamais, nous ne fassions le commerce d'ivoire ou de corne de rhinocéros", qualifiant de "honteuses" les nations qui continuent de garder leurs stocks, en référence notamment à plusieurs pays d'Afrique australe: "Ce sont des spéculateurs d'une marchandise illégale et diabolique".

Le trafic d'ivoire est porté par la demande asiatique, essentiellement en Chine où le kilo se négocie environ 1.000 euros.

La Chine a récemment durci sa législation sur les importations d'ivoire, mais elle permet la revente de "l'or blanc" acheté avant 1989. Selon les défenseurs des éléphants, ce commerce légal peut servir de paravent pour des importations clandestines.

Avec AFP

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