L'état-major de l’armée tchadienne parlait mercredi d’un bilan de 200 Boko Haram tués.
Le ministre camerounais de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo'o a précisé que 13 militaires tchadiens, 6 soldats camerounais et 81 civils ont été tués hier durant la contre-attaque des djihadistes à Fotokol.
Mahamat Gueymé est officier à la retraite. Il donne un bilan beacoup plus lourd sur le nombre de combattants de Boko Haram tués mercredi. Il affrime que des cadavres sont encore visibles à Fotokol.
Mais auparavant, certains civils ont été égorgés par les djihadistes, selon lui.
La plupart d’habitants du village ont fui dans la brousse et y ont passé la nuit.
"Tout a commencé à 5 heures 39, à l’heure où les musulmans s’assemblaient pour leur prière dans une mosquée. Les Boko Haram ont attaqué, tranchant la gorge de plusieurs personnes avant certaines de victimes ne courent chercher du secours dehors", a déclaré Mahamat Gueymé.
Le drame est arrivé alors que le sous-préfet de Fotokol était en voyage à Maroua.
Autre témoignage recueilli par VOA Afrique, celui d'Abou Ismaila.
Il explique avoir peur mais raconte ce qu'il a vu : "j’ai pu m'échapper parce qu’à 4 heures du matin je me sentais pas en forme pour aller à la mosquée. J’ai décidé de prier à la maison. Lorsque j’ai entendu des coups de feu, je croyais que l’armée tchadienne menait des opérations de ratissage. Mais, quelques minutes plus tard, j’ai entendu Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Je me suis dit que c’est peut-être mon dernier jour sur terre et j’ai couru. Ils sont passés devant moi à cent mètres portant des tenues militaires, ce qui m’a sauvé c’est un arbre."
Cet habitant explique que les djihadistes ont attaqué la ville par trois côtés.
"L’armée ne s’y attendait pas car les Tchadiens après avoir pris Gamboru sont partis à Ngala à 10 kilomètres. Il y a eu plus de 200 civils tués. Les corps des Boko Haram sont à l’Esplanade de l’école publique, près du camp militaire. Des corps sont éparpillés à côté du Bureau des douanes qui a été à moitié brûlé. Les islamistes n’ont pas incendié la Grande mosquée mais ont massacré tous ceux qui étaient dans les trois grandes mosquées. Celle d’Agoni Mustapha, la mosquée d’Agoni Tucharima et la Mosquée de l’imam Mahamat Adam, égorgé devant son domicile. 128 véhicules ont été brûlés et une soixantaine de maisons calcinées."
Jeudi, Yaoundé, la capitale camerounaise abrite une réunion sur le déploiement d'une force africaine de 7.500 hommes pour lutter contre Boko Haram.
Pendant 3 jours, des dizaines d'experts africains et occidentaux vont discuter des modalités de la mise en place de cette force.