L'attaque, qui a eu lieu vers 09H30 du matin a visé des classes maternelles de l'école primaire Jafi, dans la ville de Kwaya Kusar, dans le sud-ouest de l'Etat du Borno.
"Un homme est entré dans l'école et a attaqué les enfants à l'heure de la récréation. Il a tué trois enfants âgés de 5 à 8 ans, et a blessé une institutrice qui tentait de protéger les enfants", a affirmé Habibu Suleiman, un voisin de l'établissement arrivé sur les lieux peu après l'attaque.
Kasimu Ibrahim, un autre habitant, a détaillé le déroulé particulièrement choquant des évènements, l'assaillant étant selon lui "armé d'une machette".
"Il est entré dans une classe et a commencé à attaquer les élèves", a-t-il dit. "Il a frappé à mort deux garçons, âgés d'environ 5 et 7 ans (...) en leur tailladant la tête".
"Une petite fille de 8 ans, a été frappée au visage et gravement blessée au nez" pendant que les autres enfants fuyaient, a-t-il ajouté. Elle est ensuite décédée durant son évacuation vers un hôpital de la ville voisine de Gombe.
L'assaillant s'est alors dirigé vers une autre classe, où une institutrice qui a tenté de s'interposer "en le voyant tenir la machette maculée de sang" a été blessée.
Plusieurs membres du personnel de l'établissement ont réussi à maitriser l'agresseur en attendant l'arrivée de la police, selon M. Ibrahim.
Les écoles de la ville ont été fermées par peur d'une autre attaque et l'assaillant, violemment tabassé par la population qui voulait "rendre justice" elle-même, a été emmené à l'hôpital, escorté par les forces de sécurité, ont affirmé à l'AFP les deux habitants, persuadés qu'il s'agit d'un membre du groupe jihadiste Boko Haram.
"Il avait l'air d'avoir la trentaine, avec une barbe bien entretenue (...) Nous pensons que c'est le travail de Boko Haram", a insisté Kasimu Ibrahim.
Toutefois, selon les premières déclarations du porte-parole de la police de l'Etat du Borno, Victor Isuku, l'agresseur, originaire d'un village voisin, "est apparemment un aliéné".
Une fois sorti de l'hôpital où il a été conduit dans un état "inconscient", il sera transféré au "département du renseignement et des enquêtes criminelles de l'Etat (CIID) pour une enquête discrète et pour déterminer (son) état mental", a précisé M. Isuku.
La ville n'avait pas connu d'attaque depuis 2010, quant un soldat avait été abattu près du marché, peu après le début de l'insurrection jihadiste qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.
Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa, a perpétré de très nombreux enlèvements et attaques visant des écoles. Mais le mode opératoire utilisé jeudi ne ressemble pas à celui du groupe, qui mène généralement ses attaques en nombre et à la nuit tombée.
Avec AFP