"Nous avons récupéré trois corps de personnes tuées par des balles perdues", a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un officier de police. Ses hommes n'étaient "malheureusement pas équipés de gaz lacrymogènes" pour contenir une foule "très menaçante".
Plusieurs policiers ont été blessés par jets de pierre, a ajouté l'officier joint par téléphone de Lubumbashi, la grande ville de la région du Katanga, à 90 km au nord de Kasumbalesa.
"Les gens se sont révoltés contre l'insécurité après l'assassinat d'un homme", a déclaré à l'AFP Justin Kyela, ministre près le gouverneur de la province du Haut-Katanga.
Selon plusieurs habitants, la victime était un commerçant qui s'est fait agresser à son domicile.
Les riverains en colère ont brûlé des pneus, incendié un poste de police ainsi que des installations de la Société nationale d'électricité (Snel) pour exprimer leur exaspération contre l'insécurité, selon plusieurs témoignages.
Le poste-frontière congolais a été fermé, selon un responsable douanier. Kasumbalesa est la porte de sortie du cuivre produit au Katanga, la grande région minière du Congo, pays dont l'immense majorité de la population se débat dans la pauvreté.
La baisse des cours des matières premières, frappe durement le pays depuis un an et se fait particulièrement sentir au Katanga, où des milliers d'emplois ont été perdus ces derniers mois.
En avril déjà, deux personnes avaient été tuées dans des circonstances similaires à Kolwezi, grande ville minière katangaise.
Les émeutes de Kasumbalesa sont les dernières en date d'une série de violences visant directement des symboles du pouvoir et commises dans la moitié orientale du pays par une population exaspérée par ses conditions de vie.
Elles surviennent dans un climat politique tendu à l'approche de la fin du mandat du président Joseph Kabila en décembre.
Au pouvoir depuis 2001, le chef de l'État ne donne aucun signe de vouloir abandonner son poste, et la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année apparaît aujourd'hui impossible à tenir à temps.
Un dialogue politique récusé par la majeure partie de l'opposition est en cours à Kinshasa pour tenter de sortir le pays de la crise.
Avec AFP