C'est ce qu'a déclaré à l'AFP l'entreprise française OT Morpho, qui avait fourni à la commission électorale kényane le système de transmission des résultats.
La Cour suprême du Kenya, saisie par l'opposition, avait contre toute attente ordonné le 1er septembre la tenue d'une nouvelle élection présidentielle, déclarant "invalide" le résultat du scrutin du 8 août à l'issue duquel le sortant Uhuru Kenyatta avait été proclamé vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à l'opposant Raila Odinga.
La Cour avait estimé que des "illégalités et irrégularités (avaient) affecté l'intégrité" du scrutin. L'opposition, elle, avait affirmé que le système de transmission des résultats avait été piraté, et que ceux émanant des bureaux de vote avaient été modifiés électroniquement en faveur de M. Kenyatta.
Raila Odinga avait notamment mis en cause l'entreprise française Safran, dont l'ex-filiale Morpho avait fourni les kits de reconnaissance biométrique des électeurs. Morpho est depuis devenue OT Morpho, après avoir été rachetée en mai par le groupe Oberthur Technologies.
Alors que les motivations du jugement de la Cour suprême sont encore attendues, OT-Morpho a assuré dans un communiqué qu'un "audit interne approfondi" du système prouve que les "allégations de piratage et de manipulation des systèmes électroniques d'authentification et de transmission des résultats électoraux" sont infondées.
Le directeur général d'OT Morpho, Frédéric Beylier, a affirmé à l'AFP que cet audit, mené avec l'aide d'experts externes en logiciels de sécurité, a prouvé que le système "n'a subi aucune manipulation de résultats, aucun piratage, aucune intrusion ou connexions inopinées, de quelque manière que ce soit".
OT-Morpho avait notamment fourni 45.000 tablettes utilisées pour identifier biométriquement les électeurs et un système de transmission des résultats des votes comptés par les autorités électorales.
L'opposition avait également soutenu qu'un algorithme avait été introduit dans le système pour manipuler les résultats pendant leur envoi. "Aucune manipulation des résultats par des personnes autorisées ou non autorisées n'a été détectée", a répondu M. Beylier.
Avec AFP