Dans un communiqué publié par l'agence officielle BNA, le ministère de l'Information justifie cette mesure par la publication par Al-Wasat dimanche d'un article qui "porte atteinte à un pays arabe frère".
Il semble se référer à un article évoquant les troubles dans la province d'Al-Hoceïma au Maroc et l'origine de la colère populaire dans cette région.
En janvier, les autorités avaient déjà suspendu pendant trois jours la version en ligne du quotidien Al-Wasat, l'accusant de "semer la sédition" à Bahreïn, un petit pays du Golfe secoué par des troubles récurrents.
Le journal avait été également interdit de parution pendant deux jours en août 2015.
Al-Wasat avait été suspendu une première fois en avril 2011 en pleine mobilisation d'un mouvement de contestation inspiré par le Printemps arabe et mené par la majorité chiite, qui réclamait des réformes politiques à la dynastie sunnite.
Le journal avait été alors accusé d'avoir publié de fausses informations.
Son rédacteur en chef, Mansour al-Jimri, avait été jugé et condamné à une amende, et le journal autorisé à reparaître.
Les autorités ont intensifié la répression de l'opposition, avec la dissolution récente des deux plus grands mouvements politiques: Waad (opposition laïque) et Al-Wefaq (opposition chiite).
"Désormais, ils cherchent à faire taire l'unique journal indépendant", a déploré le Bahrain Institute for Rights and Democracy (Bird), une ONG basée en Grande-Bretagne, pressant Washington et Londres, alliés des autorités de Bahreïn, à condamner la suspension d'Al-Wasat.
Avec AFP