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Arrestation d'un défenseur de l'environnement au Cameroun


Nasako Besingi, défenseur camerounais de l'environnement, arrêté à Mundemba (sud-ouest), Cameroun, septembre 2017. (Twitter/ @EugeneSeniorNDI)
Nasako Besingi, défenseur camerounais de l'environnement, arrêté à Mundemba (sud-ouest), Cameroun, septembre 2017. (Twitter/ @EugeneSeniorNDI)

Un défenseur camerounais de l'environnement, Nasako Besingi, connu pour son opposition farouche à un projet américain de création d'une plantation de palmiers à huile, a été arrêté lundi, indique son avocat.

Le directeur de l'ONG Struggle to Economize the Future Environment, Nasako Besingi, "a été arrêté hier (lundi) à Mundemba (sud-ouest)" où se trouve le siège de son organisation, a affirmé Me Adolf Malle, joint par téléphone depuis Yaoundé par l'AFP.

"Nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles il a été arrêté, ni où il est gardé", a-t-il ajouté.

Cette arrestation intervient au moment où les régions anglophones du Cameroun, où se situe Mundemba, sont confrontées à une grave crise socio-politique.

Connu pour s'être opposé à l'implantation dans la région anglophone du sud-ouest de la société américaine Herakles Farms, détentrice d'une concession pour une plantation de palmiers à huile, M. Besingi a été arrêté à maintes reprises et fait l'objet d'"agressions" pour son opposition à ce projet, selon plusieurs ONG.

En 2015, le tribunal de Mundemba l'avait condamné à payer près de 11 millions de francs CFA (plus de 16.000 euros) d'amende et de dommages et intérêts après une série de plaintes pour "diffamation" de Herakles.

"Les autorités camerounaises doivent cesser la répression du défenseur de l'environnement et des droits humains", avait plaidé à l'époque dans un communiqué une coalition internationale de six organisations environnementales et de défense des droits humains, dont la section africaine de l'ONG Greenpeace.

En 2009, le gouvernement camerounais avait signé avec la société américaine Herakles Farms un accord de principe pour une concession très controversée de plus de 73.000 hectares pour la culture du palmier à huile.

Un rapport du ministère camerounais des Forêts avait fait état en 2013 de méthodes "d'intimidation et de corruption" de la part de la société américaine pour acquérir des terres au Cameroun.

Les autorités camerounaises avaient décidé de suspendre temporairement les activités d'Herakles, parlant d'"atteintes à la réglementation forestière et des revendications récurrentes des populations riveraines", qui avaient manifesté à plusieurs reprises leur opposition au projet. Mais le projet avait repris sans explication.

Avec AFP

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