- Le bilan : au moins 29 morts
Au moins 29 personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une attaque jihadiste contre un hôtel et un restaurant de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, selon un nouveau bilan donné samedi 16 janvier au soir par le ministère de la Sécurité burkinabè.
La plupart des tués sont des Blancs, a indiqué une source proche du parquet, selon laquelle au moins cinq Burkinabè figurent aussi parmi les victimes. Ces dernières seraient de 18 nationalités différentes, d'après une source sécuritaire burkinabè.
Parmi les nationalités étrangères, on compte pour le moment un Américain, deux Français, deux Suisses, et six Canadiens.
Les corps de trois jihadistes ont été identifiés, tous des hommes, a précisé dans la soirée Simon Compaoré. Une source sécuritaire avait auparavant évoqué la présence d'au moins quatre jihadistes, dont deux femmes. Le ministre de la Sécurité intérieure a précisé que les assaillants étaient "très jeunes" - "le plus âgé ne doit pas avoir plus de 26 ans" - et qu'ils étaient arrivés à bord de véhicules immatriculés au Niger.
- L'opération est terminée
La fin de l'assaut a été annoncée en fin de matinée, après une douzaine d'heures d'opérations.
Les opérations de ratissage se poursuivaient dimanche à Ouagadougou à la recherche d'éventuels jihadistes, tandis que les enquêteurs travaillaient toujours sur les lieux.
Voici le récit d'un témoin de l'attaque de l'hôtel Splendid.
D'autres témoins des attaques racontent ce qu'ils ont vu.
- Le président Kaboré appelle le peuple au "courage"
Le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé le peuple burkinabè au "courage", à la "vigilance", et un deuil national de 72 heures sera observé à partir de dimanche.
Un total de 126 personnes, dont 33 blessées, ont été libérées au cours des opérations, selon le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré. Parmi les rescapés figure le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent dans l'hôtel Splendid au moment de l'attaque.
- Une attaque revendiquée par Aqmi et attribuée à Al-Mourabitoune
L'attaque a été revendiquée dans la nuit par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
- Les réactions
Paris et Washington, deux alliés clés du Burkina Faso, ont condamné l'attaque samedi, ainsi que l'Union européenne et le Royaume-Uni.
Des forces spéciales françaises sont stationnées dans la banlieue de Ouagadougou dans le cadre de la lutte anti-jihadiste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l'opération.
La Commission de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a affirmé "sa détermination à lutter sans relâche contre toute forme de terrorisme dans la région", selon un communiqué.
"Nous considérons comme dirigée contre chacun de nos pays et contre l'ensemble de notre Communauté, l'attaque terroriste de Ouagadougou", a déclaré le président en exercice de l'organisation régionale, le chef d'Etat Sénégalais Macky Sall, se disant prêt à prendre "toutes les mesures que requiert la situation".
Avec AFP