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Bissau : le Premier ministre remet en cause la médiation du président guinéen Condé


Le président Alpha Condé.
Le président Alpha Condé.

Le Premier ministre bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a accusé mardi le président guinéen Alpha Condé, médiateur dans la crise politique dans son pays, de jouer un rôle négatif, indiquant qu'il pourrait demander son remplacement, dans un entretien avec l'AFP.

La veille, le chef du gouvernement avait remis au président de l'Assemblée nationale Cipriano Cassama son programme de politique générale, dont la date d'examen n'était pas connue, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir) continuant à bloquer les travaux du Parlement.

La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, le chef du PAIGC, auquel tous deux appartiennent.

"Je sais que le président Alpha Condé est contre moi personnellement. Il ne s'en cache pas d'ailleurs", a déclaré M. Embalo à l'AFP.

"Hélas, les rapports de nos services de renseignement montrent qu'il a appelé ici (des responsables politiques, NDLR) pour bloquer mon programme au Parlement", a-t-il affirmé.

Désigné en novembre pour sortir de la crise politique, le Premier ministre a prêté serment avec son gouvernement le 13 décembre, mais le PAIGC a rejeté cette nomination comme celle de ses prédécesseurs depuis l'éviction de M. Pereira, accusant M. Vaz d'avoir violé un accord signé le 14 octobre à Conakry.

Cet accord, conclu sous l'égide de M. Condé, dans le cadre d'une médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), prévoyait une "procédure consensuelle" pour choisir un Premier ministre "ayant la confiance du président" devant rester en place jusqu'aux élections législatives de 2018.

"Si la médiation de Condé ne nous convient pas, nous allons dire à la Cédéao de choisir quelqu'un d'autre. Le rôle d'un médiateur n'est pas permanent", a prévenu M. Embalo.

"Pour être médiateur, il faut être accepté. Si entre lui et moi ou lui et le président (Vaz) qui est élu comme lui, il y a une méfiance, cela veut dire qu'il n'a pas les qualités pour poursuivre la médiation dans notre crise", a souligné le chef du gouvernement bissau-guinéen.

En vertu de la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire.

Or, le PAIGC ayant perdu la majorité absolue (il avait 57 des 102 sièges) à la suite de la fronde de 15 députés, M. Vaz veut s'appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième formation parlementaire, et des 15 frondeurs.

Avec AFP

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