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Blinken en Egypte pour parler d'une trêve à Gaza


Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a entamé mardi ses entretiens en Egypte avant de se rendre au Qatar, pour pousser à un accord de cessez-le-feu à Gaza, les Etats-Unis accentuant la pression sur le Hamas pour accepter une proposition de compromis.

Au 11e mois de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre, l'armée israélienne a annoncé avoir récupéré dans la bande de Gaza les corps de six otages enlevés lors de cette attaque, dont cinq avaient déjà été annoncés comme décédés.

Israël et le mouvement islamiste Hamas s'accusent mutuellement de bloquer un accord de trêve dans le territoire palestinien assiégé, où une offensive de représailles israélienne a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire et sanitaire.

La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé mardi la mort d'au moins sept Palestiniens dont deux enfants dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Gaza-Ville (nord). L'armée a affirmé avoir mené une frappe "sur des terroristes cachés dans l'école". Pour son neuvième voyage dans la région depuis le 7 octobre, M. Blinken a entamé à El-Alamein, en Egypte un entretien avec le président Abdel Fattah al-Sissi. Il doit ensuite se rendre à Doha.

La veille en Israël, le secrétaire d'Etat a estimé qu'il s'agit "peut-être de la dernière occasion de ramener les otages chez eux" et "d'obtenir un cessez-le-feu". Il a affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui avait "confirmé qu'Israël acceptait le plan de compromis" de Washington pour une trêve, et a appelé le Hamas à "faire de même". Le président américain Joe Biden a lui accusé mardi le Hamas "de faire machine arrière", tout en jugeant un accord "toujours possible."

Washington avait soumis une nouvelle proposition en vue d'un accord vendredi, lors d'un nouveau cycle de négociations à Doha entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien. Mais celle-ci a immédiatement été rejetée par le Hamas, qui a accusé la partie américaine d'avoir intégré de "nouvelles conditions" d'Israël, dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et "un droit de veto" sur les prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre les otages.

Retenus dans un tunnel

Le mouvement palestinien refuse de négocier davantage et exige un calendrier pour appliquer le plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qu'il a accepté début juillet. Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Gaza.

M. Netanyahu a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'attaque lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l'armée.

La campagne de bombardements aériens et l'offensive terrestre lancées par Israël en représailles ont fait au moins 40.173 morts et près de 93.000 blessés, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. Ce dernier ne détaille pas le nombre des civils et des combattants tués mais selon l’ONU, la plupart des morts sont des femmes et mineurs.

Mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir récupéré les corps de six otages, lors d'une opération menée avec le renseignement intérieur à Khan Younès (sud). Il s'agit de Alex Dancyg, Chaim Peri, Yagev Buchshtab, Yoram Metzger, Nadav Popplewell, tous annoncés morts ces derniers mois, et de celui d'Avraham Munder dont le décès a été annoncé mardi. Selon une ex-otage, ils étaient retenus ensemble dans un tunnel.

"Un sentiment d'urgence"

Dans la bande de Gaza dévastée, où la quasi-totalité des 2,4 millions habitants ont été déplacés, les bombardements meurtriers israéliens ne connaissent pas de répit. Outre la frappe sur l'école, six Palestiniens ont été tués à Rafah (sud) dont quatre à bord d'une voiture visée par l’armée israélienne, selon des sources médicales.

Dans le nord d'Israël et sur le plateau syrien annexé du Golan, l'armée israélienne a fait état de dizaines de roquettes tirées par le Hezbollah, sans faire de victime. Le mouvement libanais pro-iranien a ouvert le 8 octobre dans le secteur un front en "soutien" au Hamas. Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza doit aussi aider à éviter une éventuelle attaque contre Israël de l'Iran et de ses alliés, Hezbollah, Hamas et rebelles yéménites houthis.

Ces derniers ont menacé de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth. Pour M. Blinken il y a "un sentiment d'urgence dans toute la région", face au risque d'un embrasement.

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