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Boris Johnson veut que le Royaume-Uni continue à jouer un rôle moteur en Europe


Le secrétaire britannique des Affaires étrangères Boris Johnson donne un discours à ses employés à Londres, le 14 juillet 2016.
Le secrétaire britannique des Affaires étrangères Boris Johnson donne un discours à ses employés à Londres, le 14 juillet 2016.

Pour sa première réunion lundi avec ses homologues de l'UE à Bruxelles, le nouveau chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, chantre du Brexit, a établi d'emblée que le Royaume-Uni voulait continuer à jouer un rôle moteur en Europe.

"En aucun cas, nous n'allons abandonner notre rôle dirigeant en Europe", a assuré M. Johnson aux journalistes, répétant une affirmation lancée dès sa nomination la semaine passée: quitter l'UE "ne signifie pas quitter l'Europe".

L'ex-maire conservateur de Londres a fait ses premiers pas sur la scène diplomatique européenne à l'occasion de la réunion mensuelle des 28.

Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, avait toutefois tenu à le recevoir dès dimanche soir "pour un premier contact" informel, à l'écart des médias.

"Elle a convenu que la Grande-Bretagne doit continuer à jouer un rôle", s'est félicité M. Johnson."Je me réjouis beaucoup de rencontrer mes collègues", a-t-il ajouté.

Le secrétaire au Foreign Office, dont la nomination surprise a suscité critiques et sarcasmes, est attendu avec une intense curiosité et une certaine appréhension à Bruxelles, la capitale de l'UE qu'il connaît bien pour y avoir été un journaliste en vue au début des années 1990.

Correspondant du Daily Telegraph, "BoJo" y avait contribué à alimenter l'euroscepticisme latent des Britanniques.

Tout en faisant état d'un "bon échange" avec M. Johnson, Mme Mogherini a réitéré qu'aucune négociation ne serait engagée avec le Royaume-Uni tant que Londres n'aurait pas officiellement notifié à l'UE sa volonté de s'en séparer, en activant la clause de divorce prévue par l'article 50 du Traité de Lisbonne.

Depuis le séisme provoqué par le référendum du 23 juin, les Européens exhortent les diirgeants britanniques à "clarifier" leurs intentions et hâter les discussions officielles avec l'UE. Le Royaume-Uni table sur le 1er janvier 2019 pour sa sortie effective du bloc.

"Il faut éviter que l'Europe s'installe dans une situation d'incertitude. Plus tôt les négociations auront commencé, mieux ce sera", a plaidé à son arrivée le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

Turquie et terrorisme

Si M. Johnson vole la vedette lundi à Bruxelles à ses homologues, y compris au secrétaire d'Etat américain John Kerry en tournée en Europe, les chefs de la diplomatie n'en auront pas moins du pain sur la planche.

Ils devaient d'abord faire le tour des grands dossiers internationaux (Syrie, Libye, processus de paix dans l'impasse au Proche-Orient, etc.) lors d'un petit-déjeuner "informel" avec M.Kerry, avant d'enchaîner sur leur conseil des Affaires étrangères.

Deux sujets brûlants ont été ajoutés à l'ordre du jour: la situation en Turquie, "partenaire clé" de l'UE, après la tentative de putsch contre son homme fort Recep Tayyip Erdogan, et la lutte antiterroriste, à la demande de Paris, après la tuerie de Nice (sud-est de la France).

"Les institutions démocratiques et l'Etat de droit ont besoin d'être protégés pour le bien" de la Turquie, a estimé la chef de la diplomatie européenne.

"Nous allons envoyer un message fort en ce sens à la Turquie", a averti Federica Mogherini.

En ce qui concerne la lutte contre le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l'attentat de Nice, la France en a appelé aux Européens pour "faire preuve de plus grande solidarité ensemble".

"Nous allons voir comment nous pouvons encore amplifier ensemble notre action à l'échelle européenne et internationale", a souligné M. Ayrault.

Les 28 discuteront ensuite de l'Amérique latine, en particulier des relations avec le Venezuela, pour lequel l'UE envisage de nommer envoyé spécial l'ex-président socialiste du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, et aussi des futurs liens avec Cuba et du processus de paix en Colombie.

Egalement au menu : la Chine -l'UE vient d'appeler Pékin et Manille à "régler pacifiquement" leur différend en mer de Chine méridionale-, la nouvelle "stratégie globale" européenne de Mme Mogherini en matière de sécurité et de défense, et l'état de la crise migratoire avant le sommet de l'ONU sur cette question prévu pour le 19 septembre à New York.

Enfin, en marge du conseil, se déroulera une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des six pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).

Avec AFP

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