Alors que des dizaines de milliers de personnes avaient fait la queue devant le Stade national depuis les premières heures du jour, des partisans de M. Bio ont tenté de s'engouffrer dans l'enceinte aux passages de véhicules d'invités officiel, a rapporté une journaliste de l'AFP.
Ils ont été sévèrement repoussés par des militaires, ce qui a entraîné des bousculades et des mouvements de panique.
"Je peux juste confirmer un mort, mais il y a plus de blessés", a déclaré une source policière, interrogée à l'issue de la cérémonie à laquelle ont assisté des dirigeants étrangers tels que les présidents libérien George Weah, sénégalais Macky Sall, guinéen Alpha Condé et togolais Faure Gnassingbé.
"Le nombre de morts pourrait augmenter parce que nous sommes toujours en train d'évacuer des blessés du stade", a déclaré à l'AFP le chef de la Croix-Rouge à Freetown, Unisa Carew, en précisant que 18 personnes avaient déjà été admises à l'hôpital de Connaught.
Selon un autre correspondant de l'AFP, une des portes d'accès au stade "a été forcée" et des personnes se sont retrouvées "coincées". Ce journaliste, qui a qualifié la scène de "chaotique", a vu huit personnes blessées étendues sur le sol à l'intérieur du stade. Après ces bousculades, les journalistes ont été empêchés de se rendre à l'extérieur par les forces de l'ordre.
La cérémonie a néanmoins commencé, avec plus de 90 minutes de retard, devant des gradins remplis de dizaines de milliers de partisans de M. Bio arborant la couleur verte de sa formation, le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP).
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M. Bio, un ancien militaire qui fêtait samedi son 54e anniversaire, l'avait emporté lors de la présidentielle du 31 mars avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour le candidat du parti au pouvoir, Samura Kamara.
Il avait déjà brièvement accédé à la tête de l'Etat en 1996 en renversant le chef de la junte, le capitaine Valentine Strasser, dont il était le numéro deux, avant de rétablir le multipartisme et de remettre le pouvoir aux civils.
Elu cette fois démocratiquement, il avait prêté serment juste après l'annonce des résultats le 4 avril, marquant le retour aux affaires du SLPP après 10 ans d'opposition.
Après le passage des troupes en revue, le président sortant, Ernest Bai Koroma, lui a symboliquement remis le "sceptre du pouvoir", symbolisant le passage de témoin entre les deux hommes, tous deux habillés de blanc, qui se sont longuement serré la main.
Lors de ses cinq premières semaines au pouvoir, M. Bio a suspendu les célébrations de la fête nationale, pour raison d'économies, annoncé que les fonctionnaires devraient prendre leur service à l'heure et réinstauré l'obligation de participer au nettoyage des rues une fois par mois.
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M. Bio a annoncé jeudi que l'enseignement primaire et secondaire serait gratuit à partir de septembre prochain, une promesse faite pendant sa campagne électorale.
Dans son discours d'investiture, il s'est à nouveau engagé à exercer le pouvoir de manière "disciplinée, intègre et professionnelle" et à combattre la corruption et la pauvreté, deux fléaux qui minent cette ancienne colonie britannique d'Afrique de l'Ouest, où la moitié de la population de plus de 15 ans est analphabète.
Le pays est l'un des plus pauvres du monde, en dépit de la présence de gisements de minerais et de diamants. Il récupère de la guerre civile (120.000 morts entre 1991 et 2002) et de l'épidémie d'Ebola, qui a tué 4.000 personnes en 2014-2016.
Avec AFP