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Brazzaville tente de choisir un Sénat malgré la crise économique


Vue sur le sénat de Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Vue sur le sénat de Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Le vote du jeudi 31 août permettra de connaître les 72 élus qui formeront le Sénat congolais.

Avec près de 11 milliards de francs CFA de budget pour cette année et des émoluments qui atteignent 4,5 millions de francs CFA, le Sénat congolais nest généreux. Les sénateurs bénéficient également d’avantages en nature comme des voitures de fonction, des gardes du corps ou la garantie de soins médicaux à l’étranger.

Rerpotage de Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville pour VOA Afrique
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Ces avantages offusquent la société civile congolaise qui estime que cet argent pourrait être alloué à d'autres priorités.

Joe Washington Ebina, président du FUL-D, à Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Joe Washington Ebina, président du FUL-D, à Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Pour le président de la plateforme FUL-D, Joe Washington Ebina, il faut que les autorités fassent des sacrifices en se passant des institutions comme le Sénat.

"A quoi sert cette institution budgétivore ? Le Congolais dépense de l’argent là où il ne faut pas. Le pays se meurt, les retraités vivent dans la précarité, les étudiants ne sont pas payés. On a comme l’impression qu’au Congo, les autorités sont la priorité, ce qui est une erreur gravissime", affirme-t-il, appelant à mettre fin au Sénat.

Le Congo-Brazzaville traverse une mauvaise passe financière, accentuée par une lourde dette de plus de 120% de son produit intérieur brut.

Alphonse Ndongo, analyste économique, à Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Alphonse Ndongo, analyste économique, à Brazzaville, le 31 août 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Pour l’analyste économique Alphonse Ndongo, les dépenses liées à l’entretien des sénateurs sont un "vrai gâchis".

"Plusieurs pays - dont le Sénégal -réfléchissent sur l’intérêt d’un Sénat, mais nous, on y met encore beaucoup d’argent, avec des émoluments mensuels de 4,5 millions de francs CFA par sénateur. Je pense que le FMI devrait revoir à la baisse ce budget du Sénat et ne pas permettre que ces élus puisse toucher autant d’argent dans le contexte économique actuel", a-t-il indiqué.

Mais pourtant les acteurs politiques tiennent à un parlement bicaméral au Congo. Plusieurs candidats sont alignés pour six sièges à Brazzaville. Le PCT est assuré de se tailler la part du lion comme il l’a déjà fait au cours des dernières élections.

Le Sénat a sa place dans la vie politique congolaise".
Ludovic Miyouna, candidat aux élections sénatoriales pour le PLR

"Le Sénat a sa place dans la vie politique congolaise", a soutenu Ludovic Miyouna, candidat aux élections sénatoriales pour le compte du Parti libéral républicain (PRL).

La polémique sur le rôle du Sénat a rebondi suite à la crise que traverse le pays. Cela présage un autre débat sur l’intérêt d’installer toutes les autres institutions prévues par la Constitution adoptée en 2015.

Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville

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