Le Burkina Faso commémore ce samedi 13 décembre, l’anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons de route. Ils ont été tués sur la route de Sapouy à quelque 100 km au Sud de Ouagadougou, le 13 décembre 1998.
Une commission d’enquête internationale avait à l’époque désigné six membres de la garde rapprochée de Blaise Compaoré, comme étant de "sérieux suspects". Mais l’affaire a été classée sans suite par une justice alors accusée d’être aux ordres du régime Compaoré.
Ce 13 décembre est le tout premier après la chute du régime Compaoré.
"Nous considérons que ce n’est qu’une victoire de parcours, une victoire de semi-étape parce que l’affaire Norbert Zongo n’a pas encore connu son dénouement total", affirme à VOA Afrique Prospère Farama, l’un des avocats de la famille Zongo.
Le 11 décembre, lors de la célébration de la fête nationale du pays, le président intérimaire, Michel Kafando, avait promis des reformes judiciaires en début d’année prochaine.
Pour Me Farama, "c’est bien de faire des reformes, mais on n’a pas besoin, a notre avis, d’attendre des reformes pour rechercher la justice et la vérité".
D’après cet avocat, depuis l’arrivée des nouvelles autorités en novembre dernier, rien de concret n’a été fait dans le sens de la justice.
"Beaucoup de paroles, et très peu d’actes", déplore-t-il. "Il est temps qu’au-delà des paroles que nous voyons concrètement des actes et surtout des résultats".
Concernant la vingtaine personnes tuées lors de l’insurrection d’octobre dernier, l’avocat affirme que "jusque-là, nous n’avons rien entendu de concret de la part des autorités de la transition, si ce n’est des commémorations, des hommages, la construction de panthéon en leur hommage, ce qui est déjà bien", dit-il.