En fait, l’homme fort du Burkina désigné par de hauts gradés de l’armée a fait sa concession à travers l’avant-projet de charte de transition pour lequel les parties (l’armée, la société civile et les partis politiques) se sont convenues.
Les parties ont encore à finaliser le texte final du document.
L’exigence de l’armée de diriger le parlement de la transition était le majeur point d’achoppement de discussions qui ont lieu entre les acteurs de cette crise depuis la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre dernier à la suite des manifestations populaires.
Même si les militaires ont fait cette concession, il reste qu'ils participeront collégialement avec les civils à la structure qui chapeautera le CNT et qui sera bicéphale.
"Naturellement le militaire aura la préséance car il a les armes avec lui", avait expliqué à l’AFP Etienne Traoré, président d'un parti d'opposition avant la conclusion de cet accord.
Des militaires ont participé pour la première fois dans l'après-midi à une commission de négociations, aux côtés de l'opposition, de la société civile et des autorités religieuses et traditionnelles.
Une autre précision dans l’avant-projet de charte de transition : le président de la transition sera un civil, qui choisira lui-même son Premier ministre. Et le Premier ministre nommera les 25 membres du gouvernement. Aucun des cadres du futur régime ne pourra participer aux prochaines élections.
Une instance dite "de la réconciliation nationale et des réformes" est aussi prévue dans le document. La commission vérité et réconciliation en sera une bretelle et son objectif sera de faire la lumière sur les crimes économiques et de sang commis par l'ancien régime.