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Le Burkina va "demander le réexamen" de l'avis de l'ONU qualifiant d'"arbitraire" la détention de Bassolé


Djibrill Bassolé à l'ONU, le 28 septembre 2012. (AP Photo/Jason DeCrow)
Djibrill Bassolé à l'ONU, le 28 septembre 2012. (AP Photo/Jason DeCrow)

Le gouvernement burkinabè va "demander le réexamen" d'un avis de l'ONU qualifiant d'"arbitraire" la détention de Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie du pays emprisonné depuis septembre 2015, a annoncé vendredi le ministre de la Justice, René Bagoro.

Le Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a qualifié dans un avis lundi d'"arbitraire" la détention de M. Bassolé, proche de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré et demandé sa "libération immédiate".

"Le Burkina Faso (...) va demander le réexamen de l'affaire par la procédure de révision", car certains "arguments" n'ont pas "été pris en compte", a déclaré le ministre au cours d'une conférence de presse, récusant toute "détention arbitraire"

Le recours du gouvernement sera introduit d'ici à "fin juillet", a-t-il précisé.

Ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré et général de gendarmerie, M. Bassolé avait été arrêté le 29 septembre 2015 pour son rôle présumé dans le putsch manqué contre le régime de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

Selon l'avis de l'ONU, juger M. Bassolé devant la justice militaire "viole son droit à un procès équitable" alors qu'il était mis en disponibilité et avait retrouvé son statut de civil au moment des faits.

"Le fait pour le gouvernement d'avoir mis fin à sa disponibilité le 5 novembre 2015 a été interprété par le groupe de travail (de l'ONU) comme le moyen trouvé (...) pour soumettre Djibrill Bassolé à la justice militaire en lui faisant recouvrer son statut de militaire. Or, il n'en est rien", a soutenu le ministre Bagoro.

Mettre fin à la disponibilité du général Bassolé "répondait à un souci de discipline militaire et ne visait nullement les intérêts de la procédure pénale", a-t-il affirmé, soulignant que "les militaires en disponibilité conservent leur statut de militaire au sens du code de la justice militaire".

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, l'affaire du putsch est une "atteinte à la sureté de l'Etat" et en vertu d'une disposition du code de la justice militaire "tous les civils impliqués dans le putsch se retrouvent être justiciables devant la justice militaire".

Qualifiant l'avis du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU de "totalement surprenant" et "très loin de la réalité", le directeur de la justice militaire, Sita Sangaré,a estimé que "cela ne changeait pas grand-chose car le dossier (du putsch) est suffisamment avancé".

"Toutes les auditions sont terminées. Au niveau du parquet, on a tous les éléments nécessaires pour aller au jugement et très bientôt nous irons au jugement", a-t-il assuré.

Avec AFP

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