A Bujumbura des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale burundaise "pour la paix".
Au cours de cette marche organisée par le pouvoir les manifestants ont accusé une partie de l'opposition, de la société civile et des médias de ramener le pays sur le chemin de la guerre.
"Nous sommes ici pour dénoncer tous ceux qui veulent nous ramener dans la guerre, tous ceux qui veulent organiser des soulèvements populaires", a lancé le maire de Bujumbura, Saïdi Juma, à la foule, dénonçant "certaines radios qui ont appelé les Burundais au soulèvement".
Les tensions croissantes au Burundi, petit pays d'Afrique des Grands Lacs à l'histoire post-coloniale marquée par des massacres interethniques et une longue guerre civile, se cristallisent de plus en plus autour d'une éventuelle nouvelle candidature du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005.
L'opposition et la société civile, pour qui la Constitution interdit au président de briguer un troisième mandat, sont décidées à lui faire barrage. Le camp du chef de l'Etat, qui réfute l'argument constitutionnel, semble vouloir tout mettre en oeuvre pour sa réélection.
Samedi, la déclaration du maire de Bujumbura -- un texte préparé par le gouvernement et envoyé à toutes les communes mobilisées -- faisait clairement allusion aux principales radios privées du pays, à l'opposition radicale et à la société civile indépendante, bêtes noires du pouvoir.
"Nous demandons désormais aux forces de l'ordre et à l'administration de faire respecter la loi en empêchant l'organisation de toute manifestation non autorisée par l'administration", a exhorté M. Juma.
Ces rassemblements font écho à la manifestation monstre qui a accueilli mi-février la sortie de prison du directeur de la très populaire radio RPA, Bob Rugurika, réputée proche de l'opposition et qui était elle-même un message clair au président Pierre Nkurunziza pour qu'il ne se représente pas.
Avec AFP