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Les capacités d'accueil de réfugiés au sein de l'UE "proches de leurs limites"


Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil Donald Tusk (à droite) arrivent à une conférence de presse, Bruxelles, Belgique, le 29 juin 2016.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil Donald Tusk (à droite) arrivent à une conférence de presse, Bruxelles, Belgique, le 29 juin 2016.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a prévenu dimanche que les capacités d'accueil de réfugiés en Europe étaient "proches de leurs limites" et a appelé les autres puissances du G20 à assumer leur part de responsabilité.

"Les capacités de l'Europe pour accueillir de nouvelles vagues de réfugiés, sans oublier les migrants clandestins, sont proches de leurs limites", a assuré M. Tusk lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G20 de Hangzhou (Chine).

"Nous devons être réalistes et pragmatiques", a-t-il expliqué. "Le problème, ce ne sont pas seulement les réfugiés provenant de pays en guerre comme la Syrie (...). Nous parlons de 60 à 70 millions de personnes déplacées dans le monde, un phénomène qui se produit aussi ici en Asie".

"Seul un effort à l'échelle mondiale sera en mesure de générer des résultats", a ajouté M. Tusk, appelant les membres du G20 -- y compris la Chine, deuxième économie mondiale -- à prendre leur part de responsabilité.

"Ce dont nous parlons, c'est d'une assistance financière et d'une aide au développement pour les pays dont partent les flux de réfugiés. Nous avons une marge de manoeuvre pour en discuter" au sein du G20.

L'UE reste cependant vivement divisée sur la question de l'accueil des réfugiés, un an après la décision allemande d'ouvrir ses portes aux migrants.

De nombreux Etats européens, notamment en Europe de l'Est, estiment que la chancelière Angela Merkel a créé un appel d'air migratoire et fragilisé l'espace Schengen avec cette décision.

Après des mois de déchirements, les pays de l'UE avaient finalement réussi à trouver, à partir de fin 2015, un consensus pour verrouiller ses confins et réduire drastiquement le nombre d'arrivée.

Ils ont ainsi adopté un nouveau corps européen pour protéger les frontières extérieures de l'UE --qui devrait être opérationnel d'ici à fin 2016--, fermé la route des Balkans et surtout conclu un accord migratoire controversé avec la Turquie.

Celui-ci avait été suivi à partir du printemps 2016 d'une chute massive du nombre d'arrivées en Grèce par la mer Egée.

Le président américain Barack Obama a lui même évoqué le sujet en marge du G20 de Hangzhou, saluant les efforts d'Ankara pour aider les réfugiés et félicitant même son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour le "soutien humanitaire exceptionnel" apporté par son pays.

"La Turquie accueille davantage de réfugiés que n'importe quel autre pays dans le monde, et elle est devenue un partenaire crucial pour fournir une assistance aux civils vulnérables arrivés de Syrie et d'Irak", a déclaré M. Obama, lors d'une rencontre avec M. Erdogan.

"La Turquie ne doit pas porter ce fardeau toute seule. Elle a besoin du soutien de nous tous, et nous avons l'intention de la lui fournir", a-t-il insisté.

De son côté, l'UE se tourne désormais vers l'Afrique, dont les côtes sont redevenues le principal axe de passage clandestin vers l'Europe, et s'apprête à proposer des investissements massifs à certains pays, contre l'engagement de freiner les migrations.

Avec AFP

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