Catherine Samba-Panza se dit satisfaite de son travail effectué en temps que chef de l’Etat de la transition pendant deux ans.
"J’ai accompli ma mission, souligne-t-elle. L’objectif de la transition, c’était d’organiser des élections pour permettre un retour à un nouvel ordre constitutionnel et à ce sujet, je peux dire que j’ai accompli ma mission puisque j’ai pu organiser des élections présidentielles et législatives dans des conditions acceptables et avec des résultats acceptés par l’ensemble des Centrafricains", se réjouit-elle.
La satisfaction de Catherine Samba-Panza reste toutefois mêlée à quelques frustrations, concernant entre autres le désarmement, la démobilisation et la réinsertion ou la réintégration (DDR) des combattants des groupes armés qui contrôlent encore des mines de diamant.
"Il faut un travail de fond pour cela… Nous n’avons pas pu mettre en place ne serait-ce que cet aspect au moins de cantonnement", regrette-t-elle.
La Centrafrique comptait, selon Samba-Panza, sur l’appui de la communauté internationale. Le processus de cantonnement des groupes armés et des ex-combattants prévu dans les accords de cessation des hostilités signés au Forum de Brazzaville, avait bel bien commencé mais n’a pas pu être mené à terme, déclare-t-elle.
La présidente de la transition centrafricaine félicite toutefois les Nations unies qui ont aidé à mettre en place le processus DDR avec un financement qui a permis de cantonner certains des combattants de groupes armés dans 12 sites disséminés dans le pays pour réaliser des travaux à haute intensité de main d’œuvre.
"Les groupes armés qui s’étaient engagés à Brazzaville à être cantonnés et donc à se faire désarmer, n’ont pas pu obtenir ce désarmement. Les ressources permettant leur désarmement n'ont pas été débloquées. La mise en place de programmes de DDR est très couteux et très compliqué", a-t-elle précisé.
Le programme DDR entamé n’a pas, selon Samba-Panza, atteint le but ultime, celui de réinsérer dans la vie civile ou d’intégrer les ex-combattants de groupes armés dans les forces de l’armée. C’est un processus qui demande beaucoup plus de temps reconnait-elle.
La transition politique s’achève en Centrafrique le 31 mars prochain. Mais le tribunal spécial centrafricain n'a pas vu le jour comme prévu. Le regrettant, Catherine Samba-Panza se réjouit néanmoins des progrès réalisés dans le domaine judiciaire.
"Quand je suis entrée en fonction en janvier 2014, il n’y avait plus une seule prison sur toute l’étendue du territoire, elles avaient toutes été détruites. Le système judiciaire était totalement déstructuré, les magistrats avaient fui l’intérieur du pays par sécurité. Ils ne pouvaient plus rendre la justice en toute sérénité."
L'investiture du nouveau président Faustin Archange Touadéra est prévue pour le 11 mars.